Edito

Edito N°050

Edito N°050 1

Aller de l’avant

L’accord qui a été signé le 8 avril dernier par la plateforme et le gouvernement pour une trève sociale durable au Tchad, est intervenu après plus de sept  mois de crise sociale. Cette crise  a entrainé la fermeture des écoles, des hôpitaux et administrations publiques. D’énormes conséquences ont été enregistrées.

Des morts et une année blanche évitée de justesse ont marqué cette période que beaucoup souhaitent ne plus revoir. Plusieurs efforts ont été consentis pour sortir le pays de cette spirale mais en vain. C’est dans cet imbroglio que le comité national de dialogue social s’est saisi du dossier et proposé sa médiation afin de sauver le Tchad. Ce que le Gouvernement et la plateforme syndicale ont accepté dans l’intérêt suprême de la nation. Des pourparlers ont eu lieu. Malgré l’âpreté des débats, le mot d’ordre de grève a été levé.

Pour les syndicats des points cruciaux n’ont pas été pris en compte par celui-ci. La crise financière est l’argumentaire principal évoqué par le gouvernement pour légitimer sa position. Toutefois la raison a pris le dessus. Le 16 mars dernier, un comité technique tripartite et de réflexion sur les modalités d’instauration d’une paix sociale durable a été mis en place. Pour les parties, le dialogue est un impératif. « Le linge sale se lavent en famille », dit-on. Après plusieurs séances de dialogue, un accord est arraché. Selon les termes de cet accord, en ce qui concerne la réduction des indemnités et primes des agents de l’Etat, le comité tripartite estime qu’il est important de préserver les acquis des travailleurs. Pour ce faire, le comité s’emploiera à  examiner en profondeur  la situation financière et appréciera l’évolution des recettes en vue de consacrer la préservation de ces acquis. Quant à la loi 032 du 31 décembre 2016 relative à l’exercice de droit de grève, le comité retient le principe de confrontation de la 032 modifiant la loi 008 aux instruments internationaux en mettant en place une équipe de relecture. La plateforme s’engage pour sa part à maintenir la suspension de grève pendant la période de déroulement des travaux du comité. Ceci pour la préservation de la paix sociale. Cet accord est salué par les observateurs de la scène politique.  Mais, l’on redoute de la sincérité du gouvernement à en respecter les termes.

Oui ! Il serait très tôt de féliciter la plateforme syndicale dans ce « duel ». Reconnaissance aurait voulu qu’on puisse saluer cette volonté de la Plateforme syndicale pour dénouement heureux de cette crise. L’installation du Comité Technique Tripartite d’Etudes et de Réflexion sur les modalités d’instauration d’une paix sociale durable et sa résolution du 08 avril 2017 et sa manifeste volonté dans cette résolution en sont les preuves. Mais la volonté de l’exécutif laisse à désirer au regard de ses positions ambigües.  Dans son rôle de garantir la paix et le bien-être de la population,  il appartient au gouvernement de pérenniser cette trêve arrachée au prix de beaucoup de gymnastiques. Tout développement découle d’un dialogue franc et surtout sincère. Aucun Tchadien n’aurait souhaité le silence autour de la crise et de la recherche de ses solutions. Mais plutôt l’ouverture d’esprit de ceux qui ont la gestion de la chose publique parait nécessaire pour consolider la paix sociale et la cohabitation pacifique. C’est à ce prix que le Tchad sortira de l’ornière.

Aucun tchadien de quelque bord soit-il aurait un sentiment humain de revoir les centres sanitaires et établissements scolaire refermés. Le gouvernement est interpelé à conduire le bateau jusqu’au port. En vue d’éviter d’éventuelles grèves, le gouvernement a intérêt de placer au centre de sa politique le dialogue franc et sincère déjà amorcé  par la plateforme syndicale. C’est aussi là la bonne gouvernance.

La Rédaction