Edito

Pourquoi le dialogue n’aura pas lieu le 15 février

Pourquoi le dialogue n’aura pas lieu le 15 février 1

A la délégation tchadienne qui a séjourné à Doha la semaine dernière, les autorités qatariennes ont demandé du temps pour préparer les modalités pratiques du pré dialogue des politico-militaires. C’est dire que la date annoncée du 25 janvier ne sera pas tenue et provoquera un glissement sur celle du dialogue national inclusif annoncé pour le 15 février. «Tout dépendra de la réponse des qatariens», indiquent de bonnes sources au sein du comité technique spécial chargé de la participation des politico-militaires au dialogue. C’est dire qu’au moment où ces lignes sont écrites, personne ne sait quand aura lieu ce pré-dialogue indispensable à la réussite du reste.

Pendant ce temps, les concernés qui rongent les freins, rappellent à coups de communiqués que les préalables à leur participation n’ont toujours pas été satisfaites. Pendant ce temps, des invitations leurs ont été envoyés depuis le 6 janvier.

Pourtant en termes de préalables, la libération des prisonniers membres de l’Union des forces de la résistance de Timan Erdimi et ceux du mouvement pour la paix et la reconstruction et le développement (Mprd) de feu Djibrine Dassert ainsi que la première preuve de vie de Tom Erdimi sont des gages de la bonne volonté du gouvernement. Mais dans la vague des libérations, le front pour l’alternance et le changement au Tchad (Fact) n’est pas concerné. Le sort de ses prisonniers de guerre à l’issue des combats d’avril 2021 reste entier. Ils ne sont pas concernés par la loi n°7 portant amnistie générale. Il faudra d’ici là trouver une formule pour leur élargissement afin de rendre possible la participation de leur mouvement au pré-dialogue.

Sur le plan politique, les mouvements de contestation regroupés au sein de Wakit Tamma et la concertation de la diaspora insistent pour que la charte de la transition soit révisée afin qu’y soit inscrits le caractère souverain du dialogue national inclusif et que les autorités de la transition ne soient pas candidats aux prochaines élections. La plateforme de concertation de la diaspora a pour sa part transmis au comité d’organisation du dialogue des observations pour que l’avant-projet de règlement intérieur du dialogue soit plus transparent et garantisse une participation plus juste. Des positions que semble approuver la communauté internationale qui est pour l’heure suspendue aux conclusions de Doha.

Autant d’impondérables qui ne peuvent être réglés en trois semaines. Pour beaucoup d’observateurs, le pouvoir gagnerait à prendre le temps de bien faire les choses. La refondation de l’Etat voulu par tous en dépend.

Aux dernières nouvelles, une partie des politico-militaires a été regroupée en Italie par les soins de la communauté San Egidio, une congrégation qui a fait ses preuves dans la médiation entre les gouvernements et les groupes armés. L’option du pré-dialogue des politico-militaires à Doha est en train de tomber à l’eau nous indique une source qui précise que N’Djaména n’est pas d’accord avec l’approche des Qatariens.

La Rédaction