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Le Tchad accueille plus de 82 milles réfugiés camerounais

Le Tchad accueille plus de 82 milles réfugiés camerounais 1

Accompagné du gouverneur du Chari-Baguirmi Ahmat Abdallah Fadoul, le représentant du Hcr, l’Agence des Nations Unies pour les refugies au Tchad, Papa Kysma Sylla s’est rendu sur le site d’Oundouma (dans la Sous-Préfecture de Koundoul) pour s’enquérir de la situation des nouveaux réfugiés venus du Cameroun suite aux affrontements intercommunautaires.

Sous une brume de poussière soulevée par un petit vent violent dans l’après-midi de ce lundi 13 décembre, des cris et brouhahas des enfants qui proviennent de l’école officielle d’Oundouma attirent l’attention des passants. Dans l’enceinte de cette école, des maisons de fortune sont construites çà et là. Des matelas et autres meubles reçus des bienfaiteurs sont étalés sous des arbres. Tout autour, l’on aperçoit des enfants en guenilles, certains pied nus et d’autres sans habits. Leurs corps sous l’effet du vent et de la poussière font pitié à voir. Juste à côté, des femmes s’occupent du ménage. Une d’entre elle essaye en vain de calmer son bébé de quelques mois qui pleure à en mourir. « Il ne va pas bien depuis notre arrivée ici », lâche Fatima. Quelques minutes plus tard, elle sera orientée dans l’un des postes de santé estampillés Haut-commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (Hcr), situé du côté sud de l’école officielle d’Oundouma. Entretemps, un peu prêt de la rive du Logone, des hommes assis à l’abri d’un arbre, discutent des problèmes courants.

Mathieu, l’un des réfugiés du site reconnait les efforts des agences du système des Nations-Unies, des autorités et des personnes de bonne volonté pour leur venir en aide mais il révèle que la situation devient de plus en plus inquiétante. « Jusqu’aujourd’hui, les gens continuent par venir et le nombre va crescendo. Nous disons merci aux autorités tchadiennes qui nous ont apprêtés ce centre. Sinon, nous faisons face à des problèmes de nourriture et logement. A cela, s’ajoutent des cas de maladies chez les enfants », informe-t-il.

Le gouverneur du Chari-Baguirmi lance un cri de cœur pour faire face à cette situation. « Nous lançons un appel pressent pour venir en aide à ces réfugiés. Jusque-là, ils ne reçoivent que des repas chauds et nous attendons vraiment de l’aide pour assister ce site qui accueille majoritairement des enfants et des femmes », ajoute Ahmat Abdallah Fadoul. Il appelle les agences onusiennes notamment le Hcr à accélérer le processus d’enregistrement et d’identification de ces demandeurs d’asile en vue de leur apporter une assistance appropriée. « Vous avez constaté de visu l’urgence sur le terrain. Et notre appel n’est pas seulement à l’endroit des agences onusiennes mais aussi aux partenaires et aux personnes de bonne volonté qui peuvent leur venir en aide », précise le gouverneur du Chari-Baguirmi.

Le représentant du HCR au Tchad, Papa Kysma Sylla rassure les autorités du soutien du système des Nations-Unies au Tchad. « Ce sont des arrivées de circonstance et en cela, j’aimerai remercier le peuple tchadien et les autorités qui n’ont pas hésité à nous apporter tout leur soutien. J’ai entendu votre appel monsieur le gouverneur et j’aimerai vous assurer que non seulement le Hcr mais tout le système des Nations-Unies et les humanitaires sont actuellement à pied d’œuvre pour organiser la réponse humanitaire », précise Papa Kysma Sylla qui invite en sus les forces de l’ordre à protéger ces vulnérables. « Nous devons tout faire pour éviter que ce qui s’est passé au Cameroun soit transporté ici. Aussi, nous appelons à ce qu’une attention particulière soit accordée aussi bien aux enfants qu’aux femmes », a-t-il conclu.

Le site d’Oundouma situé à une trentaine de kilomètres de N’Djaména accueille selon les autorités locales plus de 18.000 demandeurs d’asile venus du Cameroun depuis le mois d’août 2021.

Plus de 82.000 personnes, majoritairement des enfants et des femmes ont fruit les affrontements intercommunautaires à Kousseri au Cameroun pour se réfugier au Tchad. Les autorités tchadiennes et les agences onusiennes sont à pied d’œuvre pour trouver des camps dédiés exclusivement à ces démunis.

Stanyslas Asnan