Edito

Edito N°039

Edito N°039 1

D’ici le 13 février…..

Enfin les élèves, étudiants et enseignants reprennent le chemin des classes et des amphithéâtres. Les portes de l’administration s’ouvrent. Le personnel soignant reprend la blouse après une longue période de grève dont les conséquences sont désastreuses.

Cette suspension est intervenue suite à la décision  de la plateforme syndicale revendicative prise après consultation de la base de  suspendre la grève pour une période de 30 jours sur toute l’étendue du territoire à partir du 12 janvier.

Pour la plateforme cette suspension doit permettre au gouvernement de tout mettre en œuvre pour trouver des réponses adéquates aux revendications. Il s’agit du retrait immédiat de loi 032 du 31 décembre 2016, portant conditions d’exercice du droit de grève, la suspension du décret 687 qui réduit les indemnités des agents de l’Etat, le paiement des frais de transport, le versement  des primes aux  enseignants chercheurs, enseignants du secondaire technique et général, le paiement des primes de retraités et celui des subsides des maîtres communautaires.

Mais déjà beaucoup doutent de la volonté et la capacité du gouvernement  à juguler la crise. Essoufflé par les malversations, les détournements et la chute du prix de baril qui paralyse son économie, le pays ne sera pas en mesure de répondre favorablement à toutes ces revendications. L’on craint la reconduction de la grève par la plateforme syndicale revendicative à partir du 13 février. Ce qui entrainera à nouveau une paralysie générale du pays.

Oui, les fonctionnaires reprennent les activités mais dans un contexte particulièrement difficile. D’abord, ils verront leurs indemnités coupées de 50%. Ce qui constituera une source de démotivation et de frustration dans tous les secteurs. Les fonctionnaires feront face désormais à une flambée des prix de l’essence et la surfacturation des appels téléphoniques nationaux et internationaux, l’augmentation des taxes sur les matériaux de construction et aussi une pression fiscale sur l’habitat contenus dans la loi de finances 2017. (Lire P.3)

Du grand commerçant au petit vendeur de fagots, les taxes sont imposées afin de générer des ressources pour l’Etat.  Ce qui conduira le pays aussi à une flambée de prix des denrées de première nécessité dans les marchés. Les ménages en pâtiront.

Devant cette situation où les ressources sont désormais  rares et les charges plus élevées, les fonctionnaires risquent de se livrer à des pratiques peu orthodoxes. Le bakchich sera de plus en plus au centre de toutes les activités.  Pire, avec cette  nouvelle loi fixant les conditions d’exercice du droit de grève,  les travailleurs seront limités dans leurs actions. De cette situation naitront colère et frustrations. Les fonctionnaires n’auront plus d’autre moyen pour s’exprimer. Ce qui comporte un risque évident et entrainera des conséquences néfastes.  C’est pourquoi, il importerait au gouvernement de prendre ses responsabilités afin de satisfaire les revendications des travailleurs.  Au lieu d’exercer des pressions, des intimidations et des menaces pour faire taire la contestation, il est préférable qu’il privilégie le dialogue à présent que la grève est levée. Et le Tchad sortira grandi de cette crise. Sinon la galère des fonctionnaires et celle du peuple tchadien ne feront qu’augmenter.

La Redaction