Politique

Me Vetada: « L’Etat est responsable de la mort de Ngarial Modeste »

Me Vetada: « L’Etat est responsable de la mort de Ngarial Modeste » 1

Me Vetada Atchenemou: Je suis totalement déçue, déçue dans le sens que l’effort fourni était complètement caduc. Depuis courant mai, quand j’ai appris leur arrestation, j’ai courue de gauche à droite, j’ai dénoncé verbalement auprès du Procureur de la République de la maltraitance que mon client subissait. J’ai demandé l’assistance partout. J’ai insisté auprès du procureur, il m’a demandé d’adresser une lettre pour lui permettre de saisir la direction de renseignements militaires. Mais depuis, je n’ai vu aucune suite jusqu’à la date du 27 juillet à 11h, le Procureur qui m’appelle que mon client se retrouve à l’hôpital général de référence nationale. Je m’y suis rendue vers 14h et ils n’ont autorisé de visiter monsieur Modeste. J’ai lui vu dans un état critique, il ne pouvait pas parler. C’était vraiment horrible, j’ai tenté de lui poser des questions mais il n’arrivait pas à me répondre. J’ai essayé, j’ai rappelé le Procureur de la République de chercher au moins quelqu’un qui pourra l’assister. Il m’a promis d’appeler la Croix-Rouge et de mon côté aussi, je suis entrée en contact avec les gens de la Croix-Rouge. Mais à partir 15h,  on m’apprend hélas qu’il est décédé.

A présent que le pire est arrivé, qu’allez-vous faire ?

Aujourd’hui, moi je tiens pour responsable les autorités administratives, je veux parler de  l’Etat  qui ne respecte pas les droits humains. Le droit humanitaire est bafoué, puisque ce sont des prisonniers de guerre.  On ne peut pas leur faire subir des traitements inhumains.

Vous avez encore d’autres clients en détention…
J’avais adressé une lettre au
Procureur de la République demandant son intervention aux fins d’ordonner la remise des prisonniers de guerre détenus par l’armée entre les mains de la justice. Il s’agissait de Béchir Bahr Kindi, Mahamat Haroun et Ngarial Modeste. Malheureusement ce dernier vient de décéder. Maintenant je demande qu’il remette les deux autres restant à la justice. C’est là où ils devraient être et non à la direction de renseignements militaires où ils subissent des tortures et de traitements inhumains.