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Cybercriminalité : l’Anif tire la sonnette d’alarme

Cybercriminalité : l’Anif tire la sonnette d’alarme 1

Lors d’un point de presse animé dans les locaux du ministère des finances et du budget, le directeur général de l’agence nationale d’investigation financière (Anif) Souleymane Abdelkérim Chérif annonce la recrudescence de la cybercriminalité au Tchad et appelle à la plus grande vigilance.
A ce jour, des Tchadiens sont quotidiennement victimes de divers types d’attaque cybercriminelle. Le type de piratage utilisé par ces cybercriminels est le ’’phishing’’ ou le ’’hameçonnage’’, technique d’interception électronique de données à caractère personnel – mot de passe des emails, numéros de carte de crédit ou copie de pièces d’identité- dans un dessein criminel. L’agence nationale d’investigation financière document trois modes opératoires criminels. « Le 1er est l’hypothèse de la personne qui communique les références de sa carte bancaire pour effectuer des achats sur les sites qui s’avèrent être de faux sites de commerce en ligne et qui voit son compte vidé l’instant d’après. Le 2ème est le piratage et la prise de contrôle des messageries électroniques (emails) dont l’objectif est de se substituer au propriétaire et d’effectuer à son détriment des opérations de toute sorte. Et la 3ème hypothèse est une forme d’escroquerie où les individus prennent contact avec vous via WhatsApp et vous propose toutes sortes de business et une fois conclu, vous demande de leur envoyer de l’argent pour vous piéger, comme manœuvres dolosives, ils utilisent des faux documents et des fausses identités », révèle Souleymane Abdelkérim Chérif.
L’agence évalue des préjudices financiers à plusieurs centaines de millions de nos francs. « Pour certains dossiers par l’Anif, les criminels pour l’essentiel des étrangers sont déjà connus et localisés par nos services », ajoute le directeur général qui annonce que la justice est saisie à cet effet.
Tout en invitant à la vigilance accrue, Souleymane Abdelkérim Chérif recommande aux citoyens: « conserver les mots de passe, au lieu de les écrire, mémoriser-les, utiliser les mots de passe longs en incluant des caractères spéciaux, les changer régulièrement, éviter d’utiliser les mêmes mots passe partout, communiquer les références des cartes de crédit lors des achats en ligne qu’à des sites de notoriété publique et éviter les échanges à caractère professionnel, administratif ou commercial via WhatsApp ».
Le directeur général de l’Anif appelle les banques à intensifier les campagnes de sensibilisation à l’égard de leurs clientèles et de faire installer systématiquement des caméras de surveillance à l’intérieur et le plus proche des distributeurs automatiques de biller.
D’après le procureur de la République le parquet d’instance de N’Djaména a été saisi par au moins deux plaintes contre X par des personnes physiques ou morales qui ont été victimes de crimes économiques via la cybercriminalité. « Des investigations sont en train d’être menées en collaboration avec l’agence nationale d’investigation financière. Nous avons la possibilité d’user la coopération internationale pour trouver ces délinquants qui pensent que le terrain tchadien est vierge et qu’ils resteront impunis. Nous avons des textes pénaux adéquats pour réprimer ces genres de déviance », ajoute-t-il.
Les peines encourues par les criminels
La cybercriminalité- l’atteinte au système informatique, à la confidentialité et à l’intégrité informatique est punie d’un à cinq ans, ou seulement l’une de ces peines et avec une amende de 1.000.000 à 10.000.000 de nos francs par l’article 429 du code pénal. L’interception de données informatiques ou l’interception frauduleuse des données informatisées est punie par l’article 434 du code pénal et des mêmes peines précitées. L’atteinte à l’identité informatique, de l’association de malfaiteurs complicité en matière de cybercriminalité est punie par l’article 440 reprend les mêmes peines et amendes précitées.