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Les jeunes du Mandoul alertent sur la traite d’enfants

Les jeunes du Mandoul alertent sur la traite d’enfants 1

Les jeunes du Mandoul tirent la sonnette d’alarme sur la traite d’enfants
Cinq associations de la province du Mandoul en partenariat avec le Collectif des jeunes pour le développement du Mandoul (Cojedem) dénoncent dans une déclaration commune la traite d’enfants.
De nombreux enfants déportés chaque année vers l’extrême nord ou vers la Libye voisin pays pour l’élevage des dromadaires et le travail domestique. D’après le Collectif des jeunes pour le développement du Mandoul (Cojedem) qui relate le trajet de cet esclavage des temps moderne, « des individus inconnus font recruter depuis les villages du Mandoul des jeunes qu’ils font débarquer à N’Djaména par des agences de voyages connus » pour les acheminer à « Abéché avant de les déporter à l’extrême nord ou en Libye ».
Selon le vice-président du Collectif des jeunes pour le développement du Mandoul Delaville Djimyabaye Sewengar, ces jeunes suivent des traitements inhumains et dégradants. « Ces jeunes manipulés pourraient être destinés à d’autres activités, potentiellement dangereux pour l’avenir », déplore-t-il et interpelle les autorités sur un phénomène qui ne fait que perdurer. «Il est du devoir de l’Etat de garantir la sécurité, l’ordre public et de rendre justice », lance-t-il.
D’après organisations de la société civile, courant juillet 2020, vingt-un (21) jeunes en provenance du grand Mandoul ont été embarqués depuis Koumra vers des destinations inconnues. « Grâce à l’alerte des familles et à la vigilance des ressortissants de la province en partenariat avec la Ligue tchadienne des droits de l’homme (Ltdh) et l’implication des agents de force de l’ordre, ces jeunes avaient été interceptés et repartis dans différentes familles où ils attendent d’être réacheminés dans leurs localités respectives », ajoute-t-il.
Ces organisations pointent du doigt l’inaction de certaines autorités administratives et militaires locales et leur complicité.
L’une des causes de ce phénomène, révèle ces organisations, demeure la vulnérabilité des jeunes de cette province qui se laissent souvent « trompés ». « Ce qui pousse ces jeunes à consentir à l’offre de ces recruteurs malintentionnés est la précarité et le manque de perspectives », note le vice-président du Collectif des jeunes pour le développement du Mandoul.

Stanyslas Asnan