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La drogue en procès à partir du 26 juin

Une dizaine de présumés trafiquants de drogue dont des hauts gradés de l’armée et de la DGSSIE sont appelés à la barre.

La vaste opération de démantèlement des réseaux de trafic de drogue qui a été lancée par l’Agence Nationale de Sécurité (Ans) depuis janvier 2020 à la demande du Chef de l’Etat a pris fin la semaine dernière avec le déferrement devant le parquet d’une dizaine de présumés trafiquants de drogue qui sont placé sous mandat de dépôt  à la maison d’arrêt d’Amsinéné. Ces personnes dont un général et plusieurs officiers supérieurs, sont accusés de trafics de drogue sur le corridor Douala-N’Djaména-Libye et Cotonou-N’Djaména-Libye.

Le mode opératoire est simple. Importer des produits prohibés de l’Inde, faire transiter par les pays amis, introduire au Tchad et le faire escorter par des personnes couvertes par l’ANS jusqu’à la frontière libyenne. Le carton de tramadol vendu est à N’Djaména entre 26 et 30 millions coûte le triple voir plus en Libye.

Pour l’heure, deux principales filières sont mises à nu et une troisième petite filière. Dans la première filière apparaît le nom de Youssoubo, un  homme d’affaire connu en complicité avec de hauts gradés de l’Ans ; la deuxième est celle de Idriss Togoï connu sous le nom de Tcham-Tcham et la troisième est celle Mally Kebir, un ancien délégué de l’Ans à Fanta connu dans le Sud libyen.

Ces trois bandes brassent à elles réunies des produits d’une valeur de plusieurs dizaines de milliards de nos francs CFA. Les mallettes de corruptions ou de tentative de corruption qui ont circulé donnent le tournis. On parle en milliard de FCFA. De l’argent en liquide sorti des bureaux de change au Marché à Mil et en face de la grande mosquée.

La justice tchadienne qui est soumise à de rudes tentatives de corruption et de trafic d’influence par les généraux très influents. Dira-t-elle la loi ? Rien n’est moins sûr. Si à l’ANS Ahmed Kogri (DG) et Idriss Youssou Boy (DGA) ont résisté à la tentation de l’argent facile et à l’influence des généraux, Djimet Arabi et les magistrats sauront-ils faire de même ? Nos sources craignent un procès bâclé par l’entremise d’une procédure en flagrant délit complètement inapproprié et en contradiction avec la Loi 022/PR/95 qui réprime le trafic des drogues et au vu de l’article 16 du Code de procédure pénale qui classifie le différent type d’infractions. Le trafic de drogue étant un crime, sa place est devant une chambre criminelle.

Plus de détails dans Le Pays n°161 à paraître ce 24 juin 2020.