Politique

Le G24 veut passer de la parole à l’action pour changer le Tchad

Le G24 veut passer de la parole à l’action pour changer le Tchad 1

Les partis politiques de l’opposition démocratique, signataires de la déclaration du 24 décembre 2019, dénommés G24, ont eu échange ce vendredi 7 février 2020 à N’Djamena avec les hommes des médias et les leaders des organisations de la société civile autour du processus électoral et l’actualité politique du Tchad.

Ils étaient 22 partis politiques (27 à présent) de l’opposition démocratique à signer le 24 décembre dernier, une déclaration commune dans laquelle ils dressent un tableau sombre de la situation du Tchad sur tous les plans et exigent un dialogue avec le pouvoir pour remettre à plat un processus électoral biaisé par « l’unilatéralisme » du chef de l’Etat. Une exigence assortie d’une menace de manifestation pacifique en cas de refus de dialogue.

Au cours de la rencontre de ce vendredi avec les journalistes et les responsables de la société civile, qui intervient plus d’un mois après la déclaration, le constat est que « le Tchad est sous le signe de l’incertitude » quant à la tenue des élections législatives et locales en 2020 comme annoncé par les autorités, selon Salibou Garba. « Si ça ne tenait qu’à nous, ces élections n’auront pas lieu », parce qu’il faut remettre à plat le processus électoral, souligne-t-il. Mais le schéma qui se dessine, poursuit-il, est celui du couplage des législatives avec la présidentielle de 2021. Toutefois, renchérit Bongoro Théophile, il faut s’attendre à tout avec le régime au pouvoir qui peut surprendre à tout moment en organisant des élections au mépris des règles de l’art.

Face à cette situation, faut-il croiser les bras? s’interroge Poddi Djimet Bichara. En reponse à sa propre question, il appelle à agir. « La parole ne suffit plus. Il faut aller de l’avant, agir pour favoriser le changement. Le pays est à terre, il faut le relever », invite-t-il. Mais pour y arriver, une synergie d’action entre partis politiques, médias, organisations de la société civile et population est nécessaire, insiste-il. Le vice-président de l’Union des syndicats du Tchad (Ust), Younous Mahadjir est plus radical. « Tout le monde connait Déby. Lui c’est le rapport de force. Vous n’êtes pas fort, il vous écrase. Le pays ne changera jamais tant que celui-là existe en tant que chef », lance-t-il. Son collègue du Syndicat des enseignants du Tchad (Set), Ngartoïdé Blaise, lui, met en garde le G24 contre la division qui a toujours fragilisé les actions de l’opposition. « Lorsque les intérêts égoïstes seront en jeu seront en jeu, le G24 va se diviser en plusieurs G », subodore-t-il.Pour finir sur une touche d’espoir, le directeur de publication du journal l’observateur, Samory Ngaradoumbé lance, « la poltique, c’est un sport de combat. Mohamed Ali a boxé tout le temps mais il a fini par être terrassé ».