Edito

Les nominations ne sont pas la panacée

Les nominations ne sont pas la panacée 1

La semaine passée a été marquée par un grand chambardement au ministère des finances et du budget même si on a retenu que le changement de directeur général à la douane où un neveu du chef de l’Etat a été remplacé par un autre. Plus qu’à la douane, ce sont presque tous les services du ministère qui ont été touchés. C’est la marque du nouveau ministre. Mais pour combien de temps et pour quel effet ?

Selon certaines informations, les têtes du Dg des douanes et celui des impôts ont été demandées et obtenues par les institutions de Bretton Woods qui assistent le pays dans le cadre des réformes du secteur des finances. Mais la gangrène est plus grave comme l’indique le malaise entre le patronat et les services de l’Etat (lire P3).

Au contraire, l’instabilité dans les services entrave au contraire l’efficacité de l’administration qui est obligée après chaque nomination de reprendre les préambules des actes. Ce qui peut prendre des jours et des semaines.
Le vrai combat qui vaille la peine est celui de l’instauration de la vertu. Un vœu pieux nous objecterons certains esprits au vu du niveau de corruption que le pays a atteint. Il est vrai qu’en dix ans, entre la création du ministère de la moralisation et l’instauration du serment confessionnel pour contraindre les agents publics à plus de morale, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Et l’érosion n’a fait que s’empirer au point de mettre à nue l’état de nos rapports aux valeurs républicaines.
La cause ? L’injustice et la mal gouvernance que nous n’avons eu de cesse de pointer dans nos colonnes. Quand on choisit de promouvoir des repris de justice aux plus hautes fonctions de la République, quand le seul critère pour accéder à un poste de responsabilité avec en prime, l’assurance d’une impunité, est l’appartenance à une aire géographique ou la détention de la carte du parti, quand tous les leviers du pouvoir sont concentrés entre une seule main, le risque de dérive est élevé. Autour du chef de l’Etat se sont constitués des lobbies qui chassent en meute selon leurs intérêts. Ainsi, il n’est pas rare d’entendre tel ou tel groupe promettre un décret de limogeage à un ministre ou directeur qui va à l’encontre de ses intérêts. Pour y arriver, la délation, les manipulations les plus viles sont utilisées. Sachant que le chef a tendance à décider ab irato, les comploteurs auront atteint leur objectif le temps de réaliser la machination. Cette habitude a donné à la République de milliers d’anciens ministres, de dizaines de milliers d’anciens directeurs généraux et directeurs sans que la gouvernance ne s’améliore. La panacée, c’est la justice et l’égalité de tous les enfants comme enfants de la République.

La rédaction