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Revue de presse de la semaine 29 juillet au 4 août 2019

Revue de presse de la semaine 29 juillet au 4 août 2019 1

Le débat au tour de la dévaluation du francs Cfa, la guéguerre des partis politiques de l’opposition pour la désignation de leurs membres devant siéger au sein du cadre national de dialogue politique (Cndp), les résultats du bac 2019 sont les principaux sujets commentés par les organes de presse. A cela, s’ajoutent les accusations de fraude, d’extorsion de fonds et d’organisation criminelle au Tchad de Qnet et le dernier hommage à sa Majesté Seïd Caman du groupe Soubyana Music.  

«Cruel déficit de courage», lance N’Djaména Hebdo qui rappelle que la capitale tchadienne a abrité la 2ème session de l’année 2019 du comité de politique monétaire, la diffusion du nouveau dispositif de réglementation des changes dans la zone Cémac et la conférence débat du gouverneur. Ces activités, insiste l’hebdomadaire, «ont été organisées au moment où l’Afrique centrale continue de vivre l’une des plus délicates crises de son histoire, son franc Cfa est menacé de dévaluation». N’Djaména Hebdo précise en outre que le gouverneur de la Beac a beau nié toute pénurie de devises et affirmer que son institution dispose d’avoirs en devises permettant de couvrir largement les besoins des économies de la Cémac et la stabilité externe de notre monnaie est confortable comme l’atteste son taux de couverture extérieur qui s’établit à 62%. Mais, relève-t-il, «la réalité quotidienne est toute autre». Selon l’éditorialiste de N’Djaména Hebdo, les populations subissent les affres de l’absence de devises, elles qui importent pratiquement 90% ce qu’elles consomment. «De nombreux hommes d’affaires, commerçants, importateurs et autres personnes éprouvent d’énormes difficultés à acheter et à importer de l’étranger. La pénurie de devises étrangères met du temps à se résorber, après la baisse brutale des cours de pétrole et des matières premières de 2014», ajoute-t-il. «Lutte contre la cybercriminalité : l’heure de la règlementation a sonné», relève L’Info qui estime que face à la complexité grandissante des services et produits induisant de nombreux risques et vulnérabilité pour le secteur bancaire, la pérennisation d’une telle approche revêt tout son sens. «Le développement des réseaux de communication, la généralisation de l’internet, de même que l’accès facile aux informations sensibles au sein des entreprises ont suscité l’émergence d’un cyber espace qui expose particulièrement l’industrie bancaire», ajoute le bihebdomadaire qui relève que le secteur bancaire est une cible privilégiée de la criminalité. «Dans le cas particulier de la Cémac, l’impact de ce phénomène est croissant et de plus en plus préoccupant comme en témoigne la multiplication des pertes opérationnelles enregistrées par certaines banques de la sous-région», poursuit-il. «Nouvelle régulation des services de paiement», note Le Progrès pour qui, le gouverneur de la Beac engage les autorités monétaires nationales de régulation des télécommunications de la Beac, du Gabac et du Gimac à prendre les nécessaires pour se conformer au nouveau dispositif réglementaire des services de paiement au sein de la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac). « Il s’agit de versements et retraits sur compte de paiement, des paiements par virement, carte (assimilé) ou prélèvement depuis le compte de paiement, des transmissions de fonds, de l’émission et de la gestion de la monnaie électronique », note le quotidien. « L’état de la nation », crie Le Pays qui estime que le retour de la croissance de +3% pour ce qui est du Tchad n’est pas certes mal. Mais, regrette-t-il, «au quotidien, le Tchadien lambda se demande à quoi servent ces chiffres quand les manifestations de l’appauvrissement sont de plus en plus visibles» ? Selon votre hebdomadaire, il suffit de regarder la fébrilité avec laquelle les fonctionnaires se ruent dans les banques à chaque notification d’un virement pour réaliser que le salaire attendu avec autant d’impatience ne servira qu’à soulager pendant un laps de temps, une diète qui ne dit pas son nom. «Les syndicats, toujours dupés mais toujours lucides l’ont pointé il y a dix jours. La pauvreté des travailleurs va s’accentuer. Ils auront de plus en plus de mal à se, pourrir et se soigner parce que leurs salaires sont gelés depuis deux ans, sachant qu’ils ne sont pas à l’abri d’une dévaluation du francs Cfa, toujours démentie, mais de plus en plus imminente qui aura pour conséquence la réduction de leur niveau de vie», poursuit Le Pays. «Revendication des travailleurs tchadiens : grave menace de grève», pointe Le Visionnaire qui annonce que les travailleurs menacent de débrayer. «Si le gouvernement croyait duper les fonctionnaires, il s’est trompé. Après huit mois de trêve, les travailleurs tchadiens du secteur public, ont décidé de rompre le silence», relève nos confrères qui précisent que le protocole d’accord signé le 26 octobre dernier et qui prévoit la création d’un comité paritaire pour assainir le fichier de la solde dans un délai n’excédant pas 45 jours peine à s’appliquer après huit mois de trêve. « D’après certaines informations qui filtrent de la plateforme syndicale revendicative, le comité paritaire a été créé avec un grand retard, le 19 février 2019, trois mois environ après la signature de l’accord », ajoute Le Visionnaire qui regrette que, « plus grave, les moyens de fonctionnement du comité paritaire n’ont pas été fournis à temps ».

Pugilat des opposants tchadiens au tour du Cndp

« Cndp : l’os du pouvoir sur lequel s’ameutent les ’’chiens’’ de l’opposition », dénonce Abba garde qui regrette que l’opposition tchadienne s’offre en spectacle aux yeux de l’opinion à cause du partage du gâteau au Cadre national de dialogue politique le jeudi 18 juillet dernier. «Et voilà que les hommes qui aspirent diriger le pays se mettent à se boxer pour entrer au Cndp», note le trimensuel qui estime que,  c’est honteux pour eux et pour le pays mais cela se comprend, car beaucoup d’hommes politiques tchadiens font de cet art noble une profession». Selon Abba Garde, il y en qui n’ont aucune carrure, qui ne font rien d’autre comme métier dans la vie. « Ce qui justifie le fait que certains créent un parti politique pour viser la subvention de l’Etat ou encore pour tout de suite, se rallier au parti au pouvoir en espérant être casé quelque part », ajoute-t-il. «Cndp : la 2ème bagarre de l’opposition évitée de justesse», annonce Le Visionnaire qui précise le chef de l’Etat renvoyé les mesquins et autres acteurs politiques de l’opposition à la désignation de leurs représentants devant siéger au Cndp. Mais, poursuit l’hebdomadaire, «une fois de plus, les opposants allaient en venir aux mains». L’hebdomadaire regrette que d’entrevue en entrevue, il s’est dessiné un assombrissement de l’horizon, avec au finish de coup de gueule. «Et comme les veilles habitudes ont la peau dure, le vendredi 26 juillet dernier, alors que les nouveaux membres du Cndp devraient tenir une réunion, une scène inimaginable s’est produite au siège de l’institution. En effet, les membres désignés par le groupe dit coordination générale de l’opposition ont fait irruption dans les lieux avec ferme intention de faire une bagarre rangée», ajoute-t-il. «On savait que les opposants allaient se bagarrer», rapporte Le Pays qui pose une question à 1000 francs Cfa. «Quel est le responsable d’un média public, à qui un haut responsable du parti au pouvoir a demandé de se tenir prêt pour filmer parce que l’Assemblée générale de l’opposition du 18 juillet dernier pour la désignation de représentants au Cadre national de dialogue politique (Cndp) allait se terminer par une bagarre» ? Votre hebdomadaire précise que l’appel a eu lieu 20minutes avant le début du pugilat. «De sources proches du Mps indiquent qu’on savait qu’ils allaient se bagarrer. La même source ajoute que l’opposition qui est tenue en laisse par le secrétaire général du Mps et président du Cndp pourrait même renoncer à la présidence tournante qui devrait revenir à l’opposition après le renouvellement de ses membres», annonce-t-il. «Participation au Cndp : l’opposition démocratique fustige la liste», ajoute L’Info qui précise que les partis politiques dits de l’opposition démocratique ont dénoncé le choix des membres qui doivent participer au Cndp par le, chef de file de l’opposition. « L’opposition trouve inacceptable l’implication outrancière et permanente du secrétaire général du parti au pouvoir dans le processus de désignation des représentants de l’opposition démocratique, au point même de diriger une rencontre à cet effet », rapporte-t-il.

Résultat bac 2019

« Un bac truffé des fuites et fraudes », fustige N’Djaména hebdo les résultats du Bac 2019. Selon l’hebdomadaire, la crédibilité du baccalauréat tchadien est de plus en plus écornée ces dernières années. «Avec l’avènement des réseaux sociaux et la connaissance des nouvelles technologies de l’information et de la communication, les phrases telles que ’’ fuites des sujets et les mots ’’fraudes’’ composent désormais une très belle litanie avec l’organisation et le déroulement du bac au Tchad. Ensuite, se mêlent des pratiques peu orthodoxes que mènent dans l’ombre des personnes de moralité douteuse», relève-t-il. Selon l’hebdomadaire, la fraude est devenue la méthode la plus prisée des candidats qui y excellent en ingéniosité jusqu’à en laisser certains surveillants, coordinateurs et présidents des centres intègres (moins nombreux) sans voix. «Et avec l’avènement des réseaux sociaux, ni l’interdiction du téléphone en salle, moins encore les fouilles effectuées sur ne dissuadent les candidats fraudeurs», ajoute-t-il.  «Bac 2019 : le verre à moitié vide», regrette Le Pays qui précise que si le président du jury se félicite d’une légère amélioration du taux de réussite il n’y a pas de réel motif de satisfaction au regard du contexte de cette année, plus favorable que celui de 2018. «Au vu du contexte diamétralement opposés des deux dernières années scolaires, les résultats du bac 2019 peuvent être considérés comme un succès en demi-teinte, 2018 a été une l’une des années les plus éprouvantes pour l’école tchadienne qui a été en butte à des grèves en cascade des enseignants mettant les élèves de la terminale, qui n’ont eu à peine que trois mois de cours, dans les plus mauvaises dispositions pour affronter l’examen final», précise-t-il.  Selon votre hebdomadaire, le principal motif de satisfaction cette année est sans conteste l’accord entre la plateforme syndicale revendicative et le gouvernement qui a permis d’éviter un débrayage des enseignants. «Au-delà des résultats globaux peu reluisant, il importe de scruter particulièrement ceux des candidats des séries scientifiques, dans un contexte marqué par la promotion de l’enseignement scientifique par les autorités politiques», ajoute-t-il.

L’Anif accuse, Qnet réfute

«L’Anif met à nu des escrocs», lance L’Info qui précise que le procureur de la République près le tribunal de grande instance de N’Djaména Youssouf Tom et le directeur général de l’Agence nationale d’investigation financière ont dénoncé l’escroquerie d’une organisation criminelle internationale connue sous le nom de Qnet. «Cette organisation s’est fait connaitre sous plusieurs appellations : Qnet, Quest Net, Golden Quest, Gold Quest, Qnet services, Darby, Questpays Net.com et Qi Limited. Il s’agit en réalité d’une seule et même organisation criminelle dont les pratiques sont interdites dans bon nombres des pays», pointe-t-il. Selon le bihebdomadaire, les Tchadiens doivent doubler de vigilance. « L’incidence financière de leurs activités au Tchad, par le biais de leurs représentants est actuellement estimée à 91.764329 francs Cf », ajoute-t-il. « L’entreprise criminelle QNET extorque plus de 91 millions aux Tchadiens », renchérit Le Pays qui rapporte qu’en 2008 aux Etats-Unis d’Amérique, le scandale financier autour de Bernard Madoff, surnommé ’’légende de Wall Street’’ et célèbre escroc qui a été arrêté et condamné à 150 ans de prison est à mettre à l’actif de l’entreprise Qnet qui se fait appeler sous plusieurs noms. « Qnet est une entreprise criminelle dont les pratiques sont interdites dans bon nombre des pays au rang desquels les Etats-Unis d’Amérique, le Canada, le Rwanda, le Ghana, le Nigéria, l’Afrique du Sud et la majorité des pays africains. Et pour cause, dans tous ces pays, elle a fait d’innombrables victimes et fragilisé davantage les ménages les plus précaires. Il commercialise des produits tout à fait ordinaires mais qu’il présente, grâce à un marketing agressif comme des produits miracles. Il s’agit plus souvent des produits axés sur le bien-être, notamment les soins de beauté, la gestion du poids, la nutrition, les soins personnels, les soins à domicile, les articles de luxe, les accessoires de mode, etc.», ajoute-t-il. Dans un droit de réponse publié toujours sur le site internet de votre hebdomadaire, Qnet réfute les allégations de fraude, d’extorsion de fonds et d’organisation criminelle au Tchad. «Qnet est une société de vente directe qui existe depuis 21 ans et dont le siège social est basé à Hong Kong. Qnet utilise une plate-forme de commerce électronique pour vendre une large gamme de produits et services, notamment des produits de santé et de bien-être, des cours en ligne, des forfaits vacances, des montres et des bijoux. La vente directe est une industrie mondiale bien établie depuis près de 100 ans et qui a généré 192 milliards de dollars américains en 2018», précise l’entreprise qui assure offrir à ses clients la possibilité de devenir des micro-entrepreneurs capables de créer leur propre entreprise de vente et de toucher des commissions sur les ventes des produits et services. «Qnet a aidé des centaines de milliers de personnes dans le monde à transformer leurs vies en utilisant nos produits et services, et à devenir financièrement indépendant en bâtissant une entreprise de vente prospère. Qnet respecte et se conforme aux lois de tous les pays dans lesquels il opère et est également profondément impliqué dans la contribution aux communautés locales des pays où elle opère », relève-t-il entre autres.

Dernier hommage à Seïd Caman du groupe Soubyana Music

« Hommage à Seïd Caman : une veillée culturelle est organisée à cet effet », note L’Info qui précise que le samedi 27 juillet dernier, artistes et connaissances se sont relayés sur le podium pour apporter des témoignages poignants en la mémoire du disparu. «C’est une cinquantaine de groupes artistiques qui ont répondu présent au domicile du défunt pour cette veillée artistique et culturelle pour rendre un dernier hommage à celui qu’ils appelaient sa Majesté Seïd Caman. On remarque un nombre élevé de rappeurs et de groupes musicaux. Les slameurs ne sont pas du reste. C’est avec un rare talent qu’ils ont déclamé des poèmes en hommage à Seïd Caman», ajoute-t-il. «Le boss de Soubyana music a tiré sa révérence», renchérit N’Djaména hebdo qui précise Seïd Caman a écrit sa page d’histoire dans la musique tchadienne avant de tirer sa révérence à 51 ans. «L’on retiendra de lui qu’il a été un artiste musicien parmi les doués de sa génération. Auteur, compositeur, interprète, il a pratiqué son art avec beaucoup de professionnalisme. Très à l’aise dans la polyvalence, il allait d’une guitare à une autre, au micro en passant par l’animation de façon remarquable», le décrit l’hebdomadaire. «Nous sommes tous de passage sur cette terre (…) le jour où tu mourras, il u y aura ceux qui vont pleurer ta disparition. On ira t’abandonner dans la tombe, ni ton papa, ni ta maman ne sera à tes côtés. Seule ta foi envers le bon Dieu pourra te sauver», se souvient N’Djaména hebdo de sa Majesté Seïd Caman. «Seïd Caman a été inhumé à Lamadji : des artistes manque leur dernier hommage à Seïdo», complète Le Progrès qui rappelle Samajes-T était au four et au moulin. «Que ce soit dans sa famille ou au sein de son groupe musical, Seïd Caman a laissé un grand vide. Par ses propres moyens, Soubyana music se produit à Paris en août 2008, sort son second album ’’Se souvenir’’. Une seconde fois, à Paris, en août 2012, le groupe conduit par Seïd Caman repart à Paris pour se produire et sortir son album ’’Monde meilleur’’», relève-t-il.

Stanyslas Asnan