Societé

2ème acte de mobilisation de soutien des activistes, artistes et bloggeurs aux victimes de HH

2ème acte de mobilisation de soutien des activistes, artistes et bloggeurs aux victimes de HH 1

Ce vendredi, plusieurs activistes et défenseurs des droits de l’homme se sont joints aux victimes de l’ex président tchadien Hissein Habré pour exiger l’exécution des décisions de la justice tchadienne et des chambres africaines extraordinaires
Les jours passent et se ressemblent pour les victimes de Hissein Habré qui attendent toujours l’exécution de la décision de la cour criminelle spéciale de N’Djamena le 25 mars 2015 et celle des chambres africaines extraordinaires. Youyous, tambour et chants, ils étaient nombreux, ces activistes, défenseurs des droits humains et artistes à se joindre aux victimes. « Déby basma koor (ndlr, ’’Déby entend le cri’’ », lancent en chœur hommes et femmes réunis devant le siège de l’Association des victimes et crimes et répression de Hissein Habré. « C’est notre soutien à ces personnes qui, depuis plusieurs années n’attendent rien d’autre que l’exécution d’une décision de justice. Nous pensons que ces victimes qui sont pour la plupart âgées, méritent l’attention de tout le monde y compris des hautes autorités de ce pays », lance le jeune activiste et défenseur des droits de l’homme Djidda Alain Kemba qui estime que la population tchadienne doit se sentir concernée par cette injustice entretenue qui a tant perduré. « Je pense que ces journées de soutien vont continuer jusqu’à ce que nous puissions obtenir gain de cause. Nous sommes déterminés à soutenir ces personnes âgées qui restent quotidiennement sous le soleil pour exiger simplement que la décision de justice soit respectée », ajoute Djidda Alain qui demande la mise en branle pure et simple des différentes décisions.

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Pour Deuhb Zizou, activiste, défenseur des droits de l’homme et bloggeur, la solidarité avec les victimes de l’ancien dictateur tchadien Hissein Habré est un devoir pour le peuple tchadien. « Nous sommes ici, parce que nous pensons que ces personnes du 3ème âge ont tellement souffert. Il n’y a pas une autre manière de commettre des crimes que de ne pas exécuter une décision de justice. C’est lamentable pour un pays ’’dit de droit’’ », fulmine le bloggeur qui appelle l’Etat tchadien à prendre ses responsabilités. « Nous pensons que notre soutien, moins important soit-il, est important pour ces victimes. Si tous les Tchadiens peuvent se joindre à elles, cela apportera un plus à leurs revendications, car nous sommes tous des citoyens de ce pays et nous sommes concernées par cette situation qui ne fait que perdurer », complète-t-il.
Pour rappel, la cour criminelle spéciale de N’Djamena a condamné le 25 mars 2015 sept des 28 complices de l’ex-dictateur à la réclusion à perpétuité, 20 ans de réclusion par la cour pour trois autres et une peine de sept à quinze ans de prison aux autres prévenus. Sur les sept personnes inculpées à la réclusion criminelle à perpétuité et aux travaux forcés, il y a Saleh Younous, Mahamat Djibrine, dit ‘’El Djonto’’, Nodjigoto Haunan, Yaldé Samuel, Warou Fodou Ali, Koche Abdelkader et Cherif Haliki Haggar. Mais d’après les victimes, plus de quatre ans après cette décision, la plupart se trouvent en liberté. « Certains se permettent d’organiser des mariages », déplore le président des victimes qui parle d’un simulacre de justice et d’une moquerie au plus haut sommet de l’Etat.

En juillet 2016, les chambres africaines extraordinaires ont condamné l’ancien dictateur à la prison à perpétuité pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité, tortures et viols et à payer jusqu’à 20 millions de francs Cfa par victime.
Si l’ancien chef d’Etat tchadien est détenu à Dakar, comme la décision de la cour criminelle spéciale de N’Djaména, la décision des chambres africaines peine à être exécutée. Un laxisme dans l’exécution de ces deux décisions que les victimes dénoncent depuis plus de deux mois à travers des sit-in.

Stanyslas Asnan