Politique

Le Fmi appelle le Tchad à améliorer l’environnement des affaires et sa gouvernance

Le Fmi appelle le Tchad à améliorer l’environnement des affaires et sa gouvernance 1

L’Assemblée nationale en partenariat avec le Fonds monétaire international (Fmi), organise une journée d’information à l’intention des députés et du personnel parlementaire sur le thème : ’’renforcement de la résilience financière et promotion d’une croissance forte, durable et inclusive’’, ce mercredi, 27 mars 2019.< Une délégation du Fmi séjourne au Tchad pour procéder à une évaluation de la performance dans la mise en œuvre du programme fin décembre 2018 et discuter des perspectives pour le reste de l’année 2019. Et ce, dans le cadre des consultations statutaires à l’effet de s’assurer que la politique économique et financière du Tchad suit les engagements de son gouvernement en vue de la promotion, de la stabilité et de la prospérité du pays. Les experts de cette institution de Breton Wood, Samuel Delepierre et Moez Ben Hassine ont présenté une situation très peu reluisante. « La situation économique est stabilisée depuis la crise de 2015/2017 mais reste fragile et le rebond de la croissance est insuffisant car l’héritage de la crise pèse sur la reprise. Le potentiel de croissance du Tchad est entravé par des faiblesses structurelles qui nécessitent des reformes pour permettre de diversifier l’économie », informent les panélistes. Comparativement à la situation d’autres pays de la sous-région, Tchad tient la queue du pelletons. « Les pays à forte croissance ont réussi à redéployer l’emploi dans les secteurs à forte productivité. Le Tchad doit améliorer l’environnement des affaires pour faciliter la diversification. Il doit aussi améliorer la gouvernance, simplifier les procédures pour la création de nouvelles entreprises privées et améliorer l’accès aux opérations de financement des exportations, moderniser l’administration fiscale, reformer la réglementation pour faciliter les investissements privés dans le secteur de l’électricité », recommandent-t-ils. L’autre paire de manche qui empêche l’économie tchadienne de décoller, c’est la corruption. Les experts recommandent au gouvernement de réduire la dépendance aux recettes pétrolières et de faire une estimation de l’impact d’une réduction de la corruption sur la croissance au Tchad. « Réduire les exonérations, améliorer le dispositif de la Tva, renforcer l’administration fiscale et douanière, améliorer l’établissement et l’exécution du budget », conseillent-ils. Ils trouvent qu’il y a trop de dépenses ’’d’urgence’’ non budgétisées et que le processus de passation des marchés publics sont difficile à gérer. Pour le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Moussa Kadam, l’insécurité et l’instabilité politique sont les deux ennemis de l’économie et compromettent les efforts entrepris pour sortir de la crise financière et offrir des perspectives plus heureuses au peuple. « Le peuple tchadien attend donc que dans ce contexte très particulier, les recettes que le Fmi proposera pendant cette mission de consultations au gouvernement puissent alléger les souffrances qu’il endure depuis 2014 », estime-t-il. Guidjindandi Djono