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Revue de presse de la semaine du 03 au 09 décembre 2018

Revue de presse de la semaine du 03 au 09 décembre 2018 1

Revue de presse de la semaine du 03 au 09 décembre 2018

La lutte contre le terrorisme, la journée de la paix de la concorde nationale ainsi que la célébration du 28 anniversaire de l’arrivée au pouvoir du Mouvement patriotique du salut (Mps) sont les sujets commentés la semaine dernière par la presse nationale.

 

« Une nouvelle approche contre Boko-Haram », annonce N’Djaména-Hebdo qui précise que les chefs d’Etats et gouvernement des pays membres de la Commission du bassin du Lac-Tchad (Cblt) ont décidé de changer d’approche dans la lutte contre la secte terroriste qui, poursuit-il, « a repris du poil la bête ». Selon nos confrères, les présidents sollicitent non seulement le soutien de la communauté internationale mais la stabilité et le développement de la sous-région. « Trois ans après les déclarations de Buhari et Déby, l’hybride terroriste, plusieurs fois donnée vaincue, s’est toujours remise des offensives des armées nationales et de la force multinationale mixte. Elle a réussi à étendre ses tentacules dans un bassin du Lac-Tchad qui lui sert de forteresse naturelle propice », ajoute-t-il. « De nouvelles stratégies contre les menaces de Boko-Haram », renchérit Le Progrès. Pour le quotidien, les chefs d’Etat entendent réorganiser leurs armées respectives. « Ils prévoient une coopération opérationnelle et promettent multiplier les rencontres pour évaluer la situation et ajuster leurs actions », ajoute-t-il.

Célébration de la journée nationale de prière pour la paix et la cohabitation pacifique : « Tchad : la République en danger ! », s’exclame N’Djaména-Hebdo qui parle d’une République sous scellé. « La confiscation des libertés, de toutes les libertés par l’institution d’un exécutif omniprésent et hors de contrôle, la promulgation des ordonnances pour subjuguer les associations, les partis politiques, les religions confisquent la liberté de conscience par, le droit d’expression, d’association, de pétition, de manifestation ou toute autre expression de rêve, de frustration et de désir », décrit l’hebdomadaire qui parle du retour du féodalisme. Le trimensuel Abba Garde s’interroge quand à la nécessité de cette journée « Toujours la même hypocrisie », dénonce-t-il. Pour lui, les leaders religieux se versent dans la quête de la résolution de leurs problèmes intestinaux. « Au moment où des voix s’élèvent pour dénoncer la promulgation de la nouvelle constitution et les ordonnances liberticides d’Idriss Déby, désormais maitre absolu du Tchad, l’accaparement des richesses nationales par un petit groupe qui fait preuve d’une insolence inouïe, les brimades et répressions, ce n’est pas une journée de prière clientéliste et récompensée par des véhicules de grosses cylindrés et autres qui peut résoudre la question de la paix et de la cohabitation pacifique au Tchad », martèle-t-il. « Eet : les leaders doivent renaître à nouveau », lance Le Pays, pour interpeller les leaders de ces Eglises qui sont en conflit depuis belle lurette. « L’Eglise évangélique du Tchad, du moins ses leaders n’ont pas fini de s’offrir en spectacle dans la crise qui divise cette institution depuis plus d’une année déjà. Un camp conteste la légitimité de l’autre au point où la transition entre la précédente équipe dirigeante et la nouvelle a eu lieur dans un cafouillage. L’affaire qui semble s’être tassée a repris de plus belle avec des décisions demandant aux uns de quitter les édifices appartenant à l’église ou se ranger, aux autres de ne plus exercer au sein des comme les hôpitaux sans avoir au préalable prêté allégeance », précise-t-il. Votre hebdomadaire ironise : « ces hommes de Dieu, qui comme d’autres se sont associés pour disent-ils prier pour la ‘’paix et la concorde nationale’’ le 28 novembre dernier ». « Les leaders religieux appellent les tchadiens à désarmer leurs cœur », annonce pour sa part La Voix qui rapporte que les trois grandes confessions appellent les citoyens à être artisans de la paix.

« 28 bougies du Mps soufflées dans la morosité », lance N’Djaména-Hebdo qui annonce que le temps de grandes festivités est révolu. « Les vaches grasses ont commencé à s’épuiser. La période de vaches maigres comme le dit le président-fondateur est passée par là. Les nombreux spots publicitaires en plusieurs langues qui annonçaient naguère en grande pompe sur les ondes des médias d’Etat le 1er décembre sont disparus », ajoute-t-il. « Déjà, 28 ans de calvaire », s’exclame l’éditorialiste de L’Opinion qui précise que les ressources générées par le pétrole ont été dilapidées, celles des régies financières devenues personnelles du clan du président. « L’Etat est incapable de payer ses agents, l’administration publique reste paralysée, les écoles et hôpitaux aussi, causant ainsi la mort de nombreux compatriotes. Si la grève est suspendue, il n’y a pas d’assurance que le gouvernement redresse la situation. C’est dans ces conditions qu’Idriss Déby a célébré les 28 ans de son sacre », ajoute-t-il. En marge de cette célébration, le secrétaire général du Mouvement patriotique du salut (Mps), Mahamat Zène Bada a déclaré dans les colonnes de l’hebdomadaire Le Pays que si « Le Tchad a un retard de développement à cause de la démocratie ». Selon Le Pays, le secrétaire général du Mps « s’est laissé aller à une saillie qui plaira aux Rwandais.  Répondant à une question sur les performances du pays de Kagamé qui a presque la même longévité au pouvoir qu’Idriss Déby Itno, il a lâché, quand vous comparez le Tchad au Rwanda. Au Rwanda, il n’y a pas de démocratie. Un militaire qui prend le pouvoir comme Idriss Déby aujourd’hui est le champion de la démocratie.  Quand vous avez une dictature, ça oblige les gens à produire plus. Dans une démocratie comme la nôtre, chacun va à son rythme. Comparez ce qui est comparable », rapporte-t-il.

Stanyslas Asnan