L’actualité de la semaine passée a été riche en évènements pour le moins déroutants qui illustrent si besoin est que malgré le retour à l’ordre constitutionnel, malgré la mise en place des institutions, le Tchad n’est pas une démocratie.
Ainsi donc, Makaila Nguebla et Charfadine Galmaye Saleh ne sont plus Tchadiens au terme du décret du 17 septembre 2025 initié par le ministre de l’administration du territoire. Leur faute : intelligence avec une puissance étrangère, activités incompatibles pour un détenteur de la nationalité tchadienne. N’eut été leurs statuts de réfugiés politiques, ces deux hommes se retrouveraient dans une situation d’apatridie contre laquelle le pays s’est engagé en adhérant à une convention internationale.
Au-delà de l’absurdité de cette décision, N’Djaména montre que les actions subversives des deux activistes frappent en plein dans le mille et font mal… très mal ! Les juristes ont beau le rappeler, on ne peut pas déchoir un natif de sa nationalité.
L’autre compatriote a subi la foudre du régime la semaine passée est le général Abali Salah, exilé en France depuis le début de la transition. Originaire du Tibesti, l’ancien ministre de la défense a appelé ses corégionaires à résister face à l’exploitation injuste des minerais de leur territoire. Ce qui lui a coûté d’être cassé au rang de soldat de deuxième classe et radié des effectifs de l’armée. Une pratique courante devenue banale alors qu’il devrait être une exception.
Ces deux évènements qui se recoupent dans la situation de Miski montrent si besoin est que le pouvoir est dans une logique de brutalité contre toute voix discordante ou qui appelle à la raison.
Sinon en quoi le fait de révéler que l’on exploite des minerais sur une partie du territoire sans le déclarer dans la comptabilité publique justifierait une déchéance de nationalité ? En quoi, le fait d’encourager ses compatriotes à exiger plus de redevabilité constituerait une faute aussi lourde pour mériter telle humiliation à un officier général ?
Pour ceux qui doutent encore, ces deux évènements montrent que le Tchad est gouverné par la force et la brutalité qui ne sont pas des indicateurs de progrès moins encore de prospérité.
La Rédaction