Par un point de presse fait le 8 septembre 2025, la présidente intérimaire du parti Les Transformateurs, Hoinathy Claudia dénonce les graves dérives en cours, notamment le code pastoral et l’amendement de la Constitution.
Selon la présidente intérimaire des Transformateurs, Hoinathy Claudia, le code pastoral, dans sa formulation actuelle, est un projet qui oppose au lieu de rassembler et divise là où il prétend pacifier. « En organisant un zonage pastoral rigide, il institutionnalise la séparation géographique et identitaire entre agriculteurs et éleveurs, menaçant gravement la coexistence pacifique dans nos provinces », souligne-t-elle.
Elle rappelle que, ce test a été déclaré inconstitutionnel par le Conseil constitutionnel en 2024. « Rejeté également à l’époque par le feu, le maréchal Idriss Déby Itno, qui avait reconnu son caractère conflictogène ». Elle ajoute que, l’article premier de la constitution du Tchad stipule que « La République du Tchad est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale, fondée sur les principes de la justice, de l’égalité et de la fraternité ». Or, poursuit -t-elle, le code pastoral actuel viole frontalement ce principe en créant une discrimination spatiale, culturelle et économique. « Par conséquent, les transformateurs appellent à un abandon pur et simple de l’actuel processus de validation du dit code pastoral, qui semble être plus en faveur des nouveaux riches propriétaires de bétail au pouvoir qui veulent s’accaparer des ressources naturelles du pays », indique -t-elle.
D’après la présidente intérimaire, le gouvernement devrait engager des vraies réflexions nationales approfondies sur des questions de développement rural, de la modernisation de l’agriculture et de l’élevage, afin d’adopter une politique et des lois en faveur de toute la population tchadienne, sans discrimination dans la justice et l’égalité.
Elle révèle que, un amendement de la Constitution est envisagé sans que l’on sache exactement quels en seront les sujets. « On évoque l’article 77 pour introduire la possibilité du président de la République de diriger un parti, mais selon le sénateur Pahimi Padaké Albert, il s’agirait aussi de rétablir la peine de mort. Nous ne savons pas quelle surprise se cache derrière cette modification de la Constitution », s’interroge-t-elle.
Pour elle, en tant que loi suprême, la Constitution n’est pas un simple texte à modifier en fonction des conjonctures. « Elle incarne la volonté populaire et garantit l’état de droit. Toute modification visant à concentrer davantage de pouvoir ou à affaiblir les contre-pouvoirs risquerait de constituer une atteinte aux principes démocratiques fondamentaux », conclut-elle.
Lobey Bab Sidick