Politique

Marche pacifique étouffée à N’Djamena

Marche pacifique étouffée à N’Djamena 1

Marche pacifique étouffée à N’Djamena

La marche pacifique lancée par quatre regroupements des partis politiques de l’opposition (Ado, Coprat, Ccppod et Cpomo) dirigé par le député Clément Djimet Bagaou pour ce mardi 6 février a été avortée.  

Malgré l’interdiction de cette marche pacifique par le ministère de la sécurité et l’impressionnant déploiement de la police, de la gendarmerie et de la garde nationale et nomade du Tchad, les organisateurs de cette manifestation ont battu le pavé pour se faire enttendre. Selon eux,  cette marche pacifique de l’opposition vise à dire non à la hausse de prix du carburant, à l’abattement des salaires, aux mauvaises conditions d’études dans les universités et instituts du Tchad, à la hausse des taux d’inscription au baccalauréat, aux violations des droits humains et de la constitution de la République.

C’est ainsi que très tôt ce mardi 6 février, les forces de l’ordre et de sécurité sont postées dans les ronds-points pour empêcher tout rassemblement. A Walia dans le 9ème arrondissement, fief du député Clément Djimet Bagaou, porte-parole des quatre regroupements à l’origine de la manifestation, les forces se sont positionnées dans les carrefours prêts à intervenir. Pendant qu’ils attendent les dernières instructions à l’intersection de la route de Nguéli et celle de Toukra, une première tentative de marche a eu lieu devant le siège du parti du député Bagaou. Alertée par les services secrets, la police intervient et met en débandade les manifestants. Du coup, des patrouilles des forces de l’ordre s’effectuent en sillonnant les coins et recoins de ce vaste arrondissement pour débusquer d’éventuels manifestants. Entretemps, un autre groupe de manifestants  trompe la vigilance des hommes en treillis a réussi à bruler les pneus près  du commissariat de la sécurité publique à  Walia barrière. Là encore, la police arrive et les manifestants se volatilisent. Dans la course poursuite, un véhicule de la police tombe en panne. Il a fallu quelques minutes plus tard pour que les policiers réussissent à dépanner leur pick-up avant de pourchasser les militants des partis politiques à l’origine de la marche pacifique dans ce quartier réputé pour ses interminables labyrinthes. Un autre véhicule de la garde nomade a connu le même sort quelques instants plus tôt à l’entrée du pont à double voies. A l’entrée sud du pont à double voies, des pneus sont aussi brulés par les manifestants perturbant ainsi la circulation avant d’être éteints par la police.

Au même moment, dans le 7ème arrondissement, plusieurs groupes se sont constitués et ont réussi à bruler des pneus sur la 2ème voie de contournement appelé communément avenue Taiwan. La voie a été occupée par la population quelques temps avant d’être libérée à l’arrivée de la police.

Asnan Non-Doum Saturnin