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La banque mondiale s’alarme pour la situation humanitaire dans le Sahel

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La banque mondiale s’alarme pour la situation humanitaire dans le Sahel

La banque mondiale a publié ce jeudi 30 novembre 2017 son rapport semestriel sur la situation humanitaire dans le Sahel. Intitulé ‘’Réfugiés : le visage humain d’une crise régionale’’, cette 4eme édition du bilan économique de la banque mondiale portant sur des questions de développement au Tchad, en Guinée, au Mali et au Niger vise à étudier l’impact de l’accueil des réfugiés et à formuler des recommandations pour y faire face.

La crise au Nord du Mali, le conflit lié à la secte Boko Haram et la propagation de l’extrémisme violent occasionnant le déplacement forcé de milliers de familles représentent un défi de développement sans précédent dans la région du Sahel. Selon la banque mondiale, cette situation dramatique a profondément déstabilisé le Sahel. Selon Jose Lopez Calix, responsable des programmes de la banque mondiale dans ces pays, cette instabilité, qui s’inscrit dans un contexte d’extrême pauvreté et de vulnérabilité, a de graves conséquences pour ces pays. « Les activités agropastorales, le négoce et l’approvisionnement en denrées alimentaires sont interrompus. De nouvelles routes se sont ouvertes pour le trafic d’êtres humains, de drogue et d’armes, les États et les autorités traditionnelles sont mis en difficulté par des groupes armés et des milliers de personnes (Maliens et Nigérians) cherchent refuge au Tchad et au Niger », explique-t-il. Pour lui, ces déplacements affectent les perspectives de développement au sein des communautés, majoritairement pauvres, qui les accueillent. « Parce qu’ils se recoupent, les déplacements et le profil des migrations du Sahel vers l’Europe créent un scénario complexe de flux migratoires mêlés », conclut-t-il. Pour Soukeyna Kane, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Mali, le Niger, le Tchad et la Guinée, il est primordial d’adopter l’approche proposée par l’association internationale de développement : « répondre à cette crise des réfugiés requiert une approche holistique, notamment en améliorant la qualité de vie des communautés hôtes, en s’attaquant aux vulnérabilités spécifiques auxquelles sont confrontés les réfugiés et en aidant les institutions à mieux se préparer aux potentiels nouveaux afflux de réfugiés (Ida18)».

Avec environ 391000 réfugiés, dont 310000 Soudanais, 73000 Centrafricains et 9000 Nigérians, le Tchad est le 5eme pays au monde à accueillir plus de réfugiés. Le Niger accueille 166093 réfugiés, dont 121391 déplacés à l’intérieur du territoire et 136069 rapatriés. En juin 2017, sur les 62000 réfugiés maliens au Niger, plus de la moitié est constituée des femmes et près de 2/3 ont moins de 18 ans. À la fin du mois de juin, l’insurrection de Boko Haram a contraint 248000 personnes à fuir vers la région de Diffa, dont notamment 105000 Nigerians, 15000 Nigeriens et 128000 déplacés à l’intérieur du territoire.

Stanyslas Asnan