Edito

Notre édito du 008 à paraître ce mardi après-midi

Les leçons du 10 avril

Les lampions se sont donc éteints dimanches soir sur trois semaines de campagne intense. A partir de ce lundi, l’on n’aura plus droit aux caravanes, animations des bureaux soutien, meeting, etc. La campagne nous aura appris quelques leçons que nous nous proposons de partager avec vous.

La forte affluence dès le point du jour, la ferme volonté de protéger son vote et aussi le nerf de  la guerre sont les principales leçons du scrutin du dimanche dernier. A N’Djaména et si l’on en croit les échos des provinces, les hommes et les femmes se sont levés tôt en ce dimanche d’avril pour accomplir leur devoir civique. Une affluence qui visiblement risque dépasser celles des deux derniers scrutins marqués par des boycotts de l’opposition même si les statistiques sur le taux de participation ne sont pas encore connues.

La campagne électorale s’est passée dans un contexte tendu entre le gouvernement et la société civile. Laquelle a annoncée qu’elle était résolue à empêcher la tenue du scrutin de dimanche dernier. Ce qu’elle n’a pu faire. Mais au-delà, la sortie de la société civile bien qu’anticonstitutionnelle, peut être entendue comme une soif de changement. C’est une des explications que l’on peut donner à l’affluence qui trouverait aussi bien sa justification dans l’intense activité des partis politiques. Pour tout dire, les tchadiens ont compris l’importance d’un scrutin.

Malgré les couacs et les incidents autour des tentatives supposés ou réel de fraude, il faut noter que c’est dans la discipline et le calme que le scrutin a eu lieu. A la fermeture des bureaux de vote, de nombreux électeurs sont revenus assister au dépouillement et certains ont accompagné les urnes jusqu’aux représentations locales de la Ceni. Une volonté de surveiller leur suffrages jusqu’à la fin. Ce qui a provoqué des heurts parfois comme on l’a vu à Boutalbagra dans le 7ème arrondissement de N’Djaména.

Enfin, la crise économique a atteint cette élection présidentielle. D’abord la campagne a été terne surtout du côté des douze candidats face à Déby. Seul le Mps était véritablement visible à travers les nombreux bureaux de soutien. Hormis deux aux trois autres, la plupart des candidats ont battus campagne sur un minimum syndical. L’appui de l’état qu’ils attendaient n’est jamais arrivé. A compter sur de l’argent qu’ils n’ont pas pour espérer accéder à la magistrature suprême, ils ont sérieusement compromis leurs  chances d’accéder à la fonction. On n’entre pas en politique la tête et les poches vides!