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Face au non-respect de la charte de transition et la faiblesse de l’Onu, 16 organisations de la société civile appellent les tchadiens à prendre leur destin en main

Face au non-respect de la charte de transition et  la faiblesse de l’Onu, 16 organisations de la société civile appellent les tchadiens à prendre leur destin en main 1

Quelques responsables de la société civile (Osc) ont animé ce 23 août 2023 dans la salle du 27 novembre de la radio Fm Liberté, une conférence de presse au cours de laquelle, un mémorandum de 9 pages signé de 16 associations a été présenté.

La situation politique du pays, les injustices sociales sources de frustration, le mépris des droits de l’homme, la démarche pour la paix ,la situation sécuritaire ainsi que l’attitude de la France sont entre autres les éléments rapportés dans ce mémorandum.

Ce sont Me Delphine Kemneloum Djiraibe du Pilc, Ildjima Lokiam, coordinatrice de la Coalition des associations des droits de l’homme, et Layibe Tourdjoumane de Droits de l’homme sans frontières qui ont fait face à la presse ce matin. D’entrée de jeu, le mémorandum rappelle le contexte actuel du Tchad : « après la mort du Président Idriss Deby Itno,son fils a été imposé par la France à la tête du Conseil militaire de transition(…) après de vives contestations », mentionnent les signataires qui regrettent le non respect de la charte de transition par la junte militaire qui a multiplié les manipulations, répressions et violations graves des droits humains. « En violations des principes de la charte africaine de la démocratie et de la gouvernance, le Dnis a acté l’éligibilité des dirigeants de la transition aux élections post transition », renseigne le document. Les Osc pointent du doigt l’attitude de la communauté internationale. « Les protestations élevées a plusieurs reprises contre l’injustice, le rétrécissement de l’espace civique, les inégalités sociales, la corruption, la kleptocratie, les violences faites aux femmes et aux filles, l’abus du pouvoir, les assassinats, les exécutions sommaires n’ont pas eu d’écho favorable, ni de la part de la junte au pouvoir, ni des grandes puissances, ni des Nations unies et moins encore de l’Union africaine », relèvent les signataires.

Pour ces associations, les contestations contre le Dnis et la deuxième phase transition n’ont eu aucun effet sur le processus mené par « le régime actuel dont le souci majeur est de se maintenir au pouvoir », écrivent les Osc.

Pour les signataires, « les occidentaux veulent faire de la guerre en Ukraine, une guerre mondiale avec pour objectif de se redistribuer les cartes surtout en ce qui concerne l’Afrique ». « Lorsque nous évoquons la situation du Tchad dans les réunions internationales, on nous fait savoir que la priorité numéro 1, 2 et 3 sont l’Ukraine. Notre sort n’émeut plus personne, même pas à l’Onu »,explique Ildjima Lokiam.

Cependant, le mémorandum ne perd pas de vue le désir d’indépendance plus que jamais pressant. « les africains manifestent une prise de conscience inattendue qui les irrite et les déstabilise. Les réclamations d’une vraie indépendance se font de manière persistante et tendent à se généraliser », avancent les conférenciers qui face à la faiblesse du système des Nations unies qui de leur point de vue ne répond plus aux idéaux du respect des Droits humains et face à la complaisance de la Cemac et de la Ceeac, appellent le peuple a ne plus compter sur cette communauté internationale et à continuer la lutte pour se libérer du joug de la junte. Pour Me Delphine Kemneloum, « même si c’est difficile, il faut continuer la lutte jusqu’à la victoire du peuple ».

A la France qui « a la mainmise totale sur la vie politique, économique et sécuritaire du Tchad », le mémorandum demande d’ « arrêter de soutenir la junte militaire au pouvoir au détriment de la population. Elle doit s’engager aux côtés des populations et prendre en compte leurs aspirations. Le Tchad appartient aux Tchadiens et non à un clan ou a une ethnie », avertissent les 16 organisations de la société civile.

Enfin, les Osc demandent aux Nations unies d’inscrire la question du Tchad dans leur agenda et de soutenir les démarches porteuses de paix. Pour finir, elles appellent les populations à une prise de conscience face au pouvoir qui réfute tout changement positif.

ABC