Edito

Mahamat Kaka encerclé

Mahamat Kaka encerclé 1

Ainsi, l’Union Africaine qu’on a voué aux gémonies à cause de son immobilisme face aux ruptures des ordres constitutionnels est sortie de sa torpeur. Dans le communiqué du Conseil Paix et Sécurité (Cps) de l’Union Africaine du 11 mai dernier, l’organisation continentale, prenant en compte le résultat de la mission des sages conduite par l’ancien président Domitien Ndayzéyé, rappelle que les dirigeants de la transition ne doivent pas se présenter aux prochaines élections.

A N’Djaména, on a eu le temps d’accuser le coup. Haro sur l’UA qui Touche à la souveraineté (à géométrie variable du Tchad). Les Thuriféraires qui ont commencé à crier au loup ne se priveront pas d’accuser le président de la commission, qui a pourtant promis de respecter la décision du Cps quelle qu’elle soit, de partie pris hostile. Accusé d’avoir des ambitions présidentielles au terme de ses deux mandats à la tête de l’Union Africaine, Moussa Faki est avec Succès Masra et quelques personnalités,la cible pour la bande à Kaka, bien résolu à concrétiser la succession dynastique.

Sauf qu’au fil des mois et des semaines d’exercice du pouvoir, le fils d’Idriss Déby et ses acolytes ont montré leurs limites dans la gestion d’un État. Carents, arrogants et dénués de sens politique, ils ont multiplié scandales, maladresses, bourdes, tueries au point de mettre l’ensemble de la communauté internationale d’accord sur un seul point : leur incapacité.

Et les réactions, lentes mais bien senties se sont accumulées patiemment. Avec le non ferme de l’Union Africaine contre sa candidature, le gel de l’appui budgétaire et des aides militaires de l’Union Européenne, une forte pression de l’opinion publique américaine sur Joe Biden pour son attitude passive, Mahamat Idriss Déby qui a commencé à se prendre pour un président élu est à la croisée des chemins. Décidé à garder le pouvoir, Kaka semble vouloir jouer sur l’économie de la terreur pour mettre le monde à ses pieds. La méthode qui est celle de son père risque de faire pschitt parce que l’environnement géopolitique et les temps ont bien changé.

A force de menacer de se tourner vers le partenaire Russe en cas de trop forte pression, le pouvoir a fini, sans se rendre compte, de convaincre sur sa versatilité et son caractère peu fiable. De sa réaction dépendra l’avenir de ce pays, cerné lui aussi par des crises.

De quoi demain sera fait ? Bien malin qui saura répondre.

La Rédaction