Culture

Le Reggae : une musique de revendications et d’éveil de conscience mal comprise au Tchad

Le Reggae : une musique de revendications et d’éveil de conscience mal comprise au Tchad 1

Le 11 mai de chaque année, les amoureux du reggae du monde commémorent la mort de Bob Marley, une icône de cette musique populaire. Au Tchad, l’Association Afrique fusion et reggae sur NDjam, à l’instar des autres corporation du reggae, organise du 11 au 14 mai 2023 la 5ème édition du festival Afro’on.

Mbaïressengar Tatolngar Didi alias Dids Mtato, tête d’affiche du festival Afro’on, définie le reggae comme un battement de cœur. « Le battement de cœur c’est en temps réel, la vérité c’est en temps réel. Et c’est presque le reggae en fait », affirme-t-il. Pour lui, le reggae lui permet de s’exprimer, de dire ce que l’on récent. « Le reggae c’est une musique révolutionnaire », ajoute Dids Mtato.

Pour Roy Moussa, journaliste et ancien reggaeman, définie le reggae comme une musique de revendications. Pour lui, le reggae est incarné par le rastafarisme. « C’est une philosophie qui va devenir une religion. Et le dieu des rasta s’appelle Jah. Ils reconnaissent qu’ils sont partis d’Afrique, précisément de l’Éthiopie. Les rasta se disent des descendants de Salomon et de la reine de Saba », explique Roy Moussa.

Selon lui, pour faire passer leur message, les rasta ont opté pour la musique. C’est ainsi que le reggae est né. « Avant Bob Marley, c’était Jimmy Cliff qui portait le reggae. C’est après que Bob Marley a commencé par porter le reggae pour internationaliser », ajoute cet ancien reggaeman, Roy Moussa. Le reggae selon lui, est une musique identitaire.

Au Tchad, le mouvement rastafari a existé depuis 1977. « Au plus fort de la guerre de 79, quand il y a eu le repli au Sud, c’est là que cette musique a commencé à prendre. Et les premiers mouvements rasta, il y avait le Vrc que je fais partie », explique Roy Moussa qui trouve malheureusement que les gens associent le reggae à la consommation de la drogue. « C’est faut de penser que tous les rasta sont des drogués. Ce sont des objecteurs de conscience, ils sont des porteurs de visions », précise-t-il.

Le festival Afro’on qui sera lancé demain 11 mai au l’espace culturel Talino Manu, aura la participation du Burkina Faso et du Cameroun. La tête d’affiche, Dids Mtato, le reggaeman tchadien prestera le 12 mai à l’Institut français du Tchad, dans le cadre dudit festival.

Nadjita Namlengar