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Préparatifs de la fête de ramadan au rythme de la crise financière

Préparatifs de la fête de ramadan au rythme de la crise financière 1

Préparatifs de la fête de ramadan au rythme de la crise financière

Dans quelques heures, la communauté musulmane du Tchad, à l’instar de celle du monde va célébrer la fête de ramadan après un mois de jeûne pour la prière, la confession et la miséricorde. Dans les marchés de N’Djamena, pendant que les tailleurs sont à pied d’œuvre pour coudre les habits, certains clients se plaignent des effets de la crise financière.

Samedi 24 juin 2017. Il est 12h. Le marché Adala dans le 7e arrondissement est bondé de monde. Les brouhahas des commerçants et les bruits des machines et des autobus se mêlent.  Devant son atelier couture bien parfumé, Oumar et ses deux frères coudent quelques habits. Visage crispé, il nous accueille timidement dans cet atelier. Comme la plupart de ses camarades d’à côté,  Oumar ne parvient pas à réaliser un chiffre d’affaire qu’il a l’habitude de faire à la vieille de la fête de Ramadan. Il se souvient de la recette qu’il réalisée à cette même période l’année dernière : « L’année dernière au même moment, j’avais réalisé à cette heure un chiffre d’affaire de plus cent milles.  Mais aujourd’hui, j’ai moins de dix habits à coudre ». Si l’atelier de Oumar est presque vide aujourd’hui, il estime que cela est du en partie à la crise que le pays traverse. « Cette année, on est obligé de réduire le prix des tarifs en raison de la crise car, nos clientes se plaignent souvent par rapport aux seize mesures», ajoute-t-il.

A l’entrée Sud du grand marché, les va et vient des vendeurs des ustensiles et les bruits des clients donnent une ambiance visiblement joviale. Lunette de soleil sur le nez, panier en main, Boukar, jeune fonctionnaire d’Etat vient faire des achats pour ses enfants. Jusqu’à la veille de la fête de ramadan, il affirme n’avoir toujours pas gagné: « Jusque-là, je n’ai toujours pas perçu mon salaire. Le virement est passé mais je n’ai pas pu retirer mon argent ». Si certains personnes se plaignent, d’autres par contre préfèrent relativiser la situation. « Le plus important pour moi, c’est d’habiller mes enfants et leur trouver de quoi se nourrir. C’est ce que je suis venu faire donc je rends grâce à Allah», estime Saleh.

Stanyslas Asnan