Politique

« Sept corps repêchés au fleuve Chari» et plus de « 15 corps sans vie en état de putréfaction à l’hôpital Tchad-Chine »

« Sept corps repêchés au fleuve Chari» et plus de « 15 corps sans vie en état de putréfaction à l’hôpital Tchad-Chine » 1

Au cours d’un point de presse conjoint, 5 leaders des organisations de la société civile ont annoncé que sept corps ont été repêchés au fleuve Chari et plus de 15 corps sans vie sont en état de putréfaction et dénonce le refus des autorités de transition de restituer les corps des personnes abattues par balles en état de putréfaction.
Après la manifestation du 20 octobre 2022 réprimée dans le sang par l’armée, l’on enregistre des cas d’exactions et d’enlèvements extra-judiciaires, des déportations et des tortures à N’Djaména et dans plusieurs autres villes du pays. D’après les organisations de la société signataires de cette déclaration, « corps auraient été repêchés du fleuve Chari qui côtoie la ville de N’Djamena » et plus de « 15 corps sans vie » sont en état de putréfaction à l’hôpital de l’amitié Tchad-Chine ». « Le Tchad vit une situation désastreuse qui rappelle au peuple tchadien les massacres subi sous la dictature implacable de l’ancien président, feu Hissein Habré, appelé jeudi noir. Les Tchadiens, les mains nues qui protestaient contre la prolongation de la transition pour 24 mois, avec le maintien du général Mahamat Idriss Deby Itno au pouvoir, ont été massacrés par les forces organisées, à savoir: les éléments du Groupement Mobile d’Intervention de la Police (Gmip), les éléments de l’Unité Spéciale d’Intervention de la Police (Usip), la Garde nationale et nomade du Tchad (Gnnt), la Gendarmerie nationale, et les éléments de la Direction générale de la sécurité, des services et institutions de l’Etat (Dgssie), faisant de centaines de morts, plus de milliers de blessés et des arrestations arbitraires », précise Me Delphine Djiraïbé.
D’après l’avocate principale de Public interest Law Center (Pilc), mêmes les femmes et les jeunes filles qui s’exhibaient en public pour exprimer leur mécontentement n’ont pas été épargnées par les forces du 3ème degré. « Il y a des personnes habillées en tenue civile, dans des voitures aux vitres fumées, tirant à bout portant sur les manifestants. Les jeunes arrêtés et gardés dans des lieux de détentions extra- judiciaires continuent à mourir de suites de torture, de soif et de faim mais aussi par manque des soins appropriés, pour les blessés », ajoute-t-elle.
Les salles de classes des écoles communales et officielles d’Abena dans la commune du 7ème arrondissement de N’Djamena sont transformées selon les investigations de ces organisations en prison « comme au temps de la Direction de la documentation et de la sécurité (Dds) ».
« Depuis cette date fatidique, l’on assiste également à des enlèvements des personnes pour des destinations inconnues. Des centaines des détenus sont déportés vers des prisons de Moussoro et Korotoro, mais le gouvernement de Saleh Kebzabo, droit dans ses bottes, continue à démentir cette information, alors que plusieurs sources indiquent que ces détenus sont bel et bien déposés à Moussoro et en train d’être transférés à la prison de haute sécurité de Korotoro », précise la.. Me Delphine Djiraïbé qui exige que la lumière soit faite sur toutes les personnes portées disparues depuis le 20 octobre 2022.
Le comble, dénoncent ces organisations les autorités refusent de restituer les corps des personnes abattues par balles en état de putréfaction pour être inhumés dignement. « Plus d’une quinzaine de corps jonchent le sol de la morgue de l’hôpital Tchad-Chine, ex -hôpital la Liberté », informe Me Delphine Djiraïbé qui exige la publication de la liste de tous les détenus ainsi que leur lieu de détention afin de situer les familles mais aussi la libération immédiate de tous les détenus en général et les blessés en particulier pour bénéficier des soins.
Ces organisations demandent l’arrêt immédiat des exécutions sommaires, et des tirs sporadiques qui d’après elles traumatisent les enfants dans les quartiers. « Que les hommes politiques arrêtent d’utiliser des fibres ethniques et communautaires pour diviser davantage les tchadiens »,
Pour elles, les évènements de ces derniers jours confirment le terrorisme d’Etat qu’elles ne cessent de dénoncer.
Les organisation signataires de ladite déclaration sont entre autres l’Association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l’homme (Atpdh), l’Association des femmes pour le développement et la culture de la paix au Tchad (Afdcpt), Tournons la page, (Tlp), Public interest Law Center (Pilc) et le Mouvement citoyen pour la préservation des libertés (Mcpl).

Stanyslas Asnan