Edito

Edito du 004

Béral aurait dû se traire simplement

Même s’il jure la main sur le cœur n’avoir jamais eu l’intention de faire défection, le député Béral ne pourra plus retrouver l’aura qui était la sienne auprès de la jeunesse. Il explique avoir voulu simplement donner un avis d’intellectuel sur l’opportunité d’une candidature du chef de l’Etat pour un cinquième mandat. «La constitution le lui permet, il n’y a donc pas de raison de vouloir l’en empêcher. C’est à nous de le battre par les urnes». Tel peut être le résumé de la longue interview qu’il a accordé jeudi puis vendredi soir.

Béral dit avoir été mal compris. On a envie de lui répondre que c’est lui qui a mal parlé. Le premier extrait de l’entretien qu’il a accordé comporte les éléments de langage que ne peut se permettre un homme politique dans une période de précampagne. Le « je soutien de la manière la plus forte,  la candidature du président de la République » ne peut être entendu autrement que comme un acte de ralliement surtout à travers un meduim comme la télévision ou la radio dont on ne capte que les messages à la volée pour les adapter à notre compréhension.

Et quelle était l’opportunité d’une telle sortie sachant que lui et son camp s’engagent à partir dans une campagne où, celui qui aura le mieux brocardé son adversaire s’attirera la sympathie des électeurs?

Et le parti au pouvoir n’a pas raté l’occasion. Même si officiellement il n’a fait aucun commentaire. Après la diffusion sur le site internet de votre hebdomadaire du démenti du député, ordre a été donnée à la télévision nationale de rediffuser, cette fois-ci, plusieurs fois la première version de l’intervention. C’est dire que la déconvenue de l’unique député d’un petit parti d’opposition intéresse toujours le parti au pouvoir du haut de ses 112 députés. 

L’ami Béral admet volontier avoir agit plus comme un intellectuel qu’un politique. Et en l’occurrence, il a du le payer cash au vu de la déferlante de propos, pour le moins injurieux, qui se sont déversés sur sa page facebook depuis mardi soir. Il a beau tenter de se reprendre, traitant ses pourfendeurs de  «charlatans des réseaux sociaux». Une chose est sure. Le mal est fait. L’homme politique, bien que artiste, philosophe ou quelconque troubadour ne peut se permettre une telle maladresse. Le brocardeur du parlement de moutons, bien que lui-même parlementaire aurait du se taire cette fois. Simplement.