Edito

L’impératif du dialogue

L’impératif  du dialogue 1

L’impératif  du dialogue

Le 12 févier, est la date à laquelle la grève risque de reprendre dans les services publics si les revendications de la plateforme syndicale revendicative composée de l’Union des syndicats du Tchad (Ust), la Confédération intersyndicale du Tchad (Cist) et le syndicat national des enseignants-chercheurs du supérieur (Synes),  ne sont satisfaits.

Pourtant, la plateforme avait déjà prévenu que la suspension de la grève pour un mois devrait permettre au gouvernement de trouver des réponses adéquates aux revendications.

Des revendications qui sont entre autres, le retrait immédiat de loi 032 du 31 décembre 2016, portant conditions d’exercice du droit de grève, la suspension du décret 687 qui réduit les indemnités des agents de l’Etat, le paiement des frais de transport, le versement  des primes aux  enseignants chercheurs, enseignants du secondaire technique et général, le paiement des primes de retraités et les subsides des maîtres communautaires.

Mais depuis lors, rien de concret sur le terrain de la négociation. D’un côté, les membres du gouvernement multiplient des déclarations et  stratégies afin de sauver l’année.  De l’autre côté, la plateforme observe et commence à douter de la volonté du gouvernement à résoudre la  crise sociale par le dialogue. Il est vrai qu’il y a eu de rencontres avec le comité national de dialogue social mais elles n’ont rien donné de concret. Ce qui laisse croire à un retour évident à la grève dans l’administration publique avec le risque de voir appliquée la nouvelle loi sur le droit de grève, source de tensions entre l’exécutif et les syndicats.

Quand les écoles et les universités seront fermées à nouveau, le gouvernement risque de se retrouver dans l’impasse. En ce moment, les élèves et étudiants se donneront rendez-vous dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol. La police va vouloir réprimer. Il y aura inévitablement des arrestations et le risque de bavures comme celles de la manifestation des élèves contre le port obligatoire de casque en mars 2015 est élevé. Les élèves et étudiants ne vont jamais accepter de voir leurs condisciples du privé étudier pendant qu’ils ne vont pas à l’école.

Déjà, la tension monte dans les universités, instituts et écoles professionnelles publiques à cause du non-respect des engagements du gouvernement à payer la bourse et améliorer les conditions de travail et de vie des étudiants. Ceux-ci menacent de reprendre avec la grève. Les chômeurs quant à eux sont de plus en plus déterminés à prendre leur destin en main. Ils ont lancé des opérations ‘’Bruler les diplômes’’ en raison de l’absence de toutes perspectives. Par ailleurs, lorsque les hôpitaux seront aussi fermés,  les gens risquent de mourir faute de soins.

De cette situation naitront la colère, les frustrations qui portent les germes d’une insurrection. Car, il y aura plus d’argent pour se prendre pour payer le loyer, pour se soigner et se nourriture dans ce contexte de cherté de vie endémique. C’est pourquoi, pour éviter le pire à notre pays, il importerait au gouvernement de privilégier le dialogue même si l’on sait que d’ici la fin du premier trimestre, la situation de finances connaîtra une relative embellie. Le dialogue est une puissante arme qui permet de résoudre n’importe quelle situation lorsqu’on est animé d’une réelle volonté. Les risques sont là, il appartient au gouvernement de faire le meilleur choix s’il veut le bien être de sa population.

 

La Rédaction