Edito

Les maladresses de Mackaye Taïsso

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Les maladresses de Mackaye Taïsso

Pour une fois de plus le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation Pr Mackaye Hassan Taïsso fait parler de lui. Toujours avec ses sorties torturantes   qui ne cessent d’envenimer la situation académique déjà chaotique au Tchad. La Preuve, pendant que les syndicats et le gouvernement multiplient des rencontres afin de trouver une solution à la  crise, le ministre de l’enseignement supérieur convoque une réunion du directoire composé des recteurs des universités, des directeurs des instituts universitaires,  des responsables des institutions sous-tutelle du ministère de l’enseignement supérieur, des syndicats et le bureau parallèle   de l’Union nationale des étudiants tchadiens (Unet), mis en place par lui-même.

L’objectif  de cette rencontre est de discuter de la reprise des activités académiques 2015-2016 et de la rentrée 2016-2017. Comme le ridicule ne tue pas, le ministre Mackaye, demande aux enseignants-chercheurs de reprendre le chemin des amphis.

Deux raisons justifient cette déclaration. Il s’agit pour lui, des impératifs du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (Cames) qui fait pression sur l’Etat tchadien à cause de l’élasticité de l’année qui risque de blanchir et les efforts du gouvernement qui « a épongé presque tous les arriérés de salaires. Sur les trois mois d’arriérés que les enseignants accusaient, il ne reste que le mois de novembre ». « Nous sommes comme un peuple en guerre chacun doit consentir un sacrifice », exhorte le ministre. « Pas question ! Les propos politique du ministre n’engagent que lui », lui répondent sèchement les syndicats avant d’annoncer que seule la base peut décider de la reprise des cours.

Pour beaucoup, cette rencontre démontre à suffisance les velléités du ministre à enterrer l’enseignement supérieur au Tchad. Pendant que l’année 2015-2016 n’est pas finie et que les étudiants exigent la levée de la mesure supprimant la bourse, le ministre lui-même enseignant-chercheur clame qu’un compromis a été trouvé avec les étudiants. Mais avec quel bureau de l’Unet ?Ce   qui fait croire qu’après son échec à contrôler Barka Le Roi qu’il a imposé au détriment de Nadjo Kaina à la tête de l’Unet, le projet de Mackaye pour imposer Béramgoto Armand et Mortordé Bonheur à la tête de l’Unet pour déstabiliser la nouvelle équipe de Guelem Richard est toujours d’actualité. C’est une unième manœuvre du Pr Mackaye Taisso depuis son retour à la tête de ce ministère à installer le bureau de l’Unet à sa dévotion pour mieux, le contrôler et, le manipuler. 

Dire que le gouvernement  a fait plus d’efforts en épurant les arriérés de salaires est une insulte aux enseignants et cela ne permet pas non plus au dénouement heureux de cette crise. Pour rafraichir la mémoire du ministre,  les points de revendications des enseignants notamment l’épurement des primes des examens des jurys et la levée des 16 mesures notamment le gel des primes pour 18 mois ne sont pas toujours satisfaits.  Même si ces revendications sont satisfaites, le ministre devrait également s’assurer du paiement des 3 ans d’arriérés des enseignants vacataires, des six mois de bourse des étudiants, régler le problème de transport liés aux bus ainsi que la restauration des étudiants, avant d’espérer à la reprise des cours.

Malheureusement, tous ces problèmes ne sont pas résolus, alors quel miracle faudra-t-il opérer pour finir l’année et commencer une autre ? Donc, parler de reprise  est une pure utopie dans le seul but de distraire l’opinion nationale. Si aujourd’hui notre pays est sous la pression du Cames, cela n’est nullement  la faute des étudiants ni celle des enseignants. Seul le gouvernement, à l’origine de  la suppression des bourses et du gel des primes des enseignants-chercheurs du supérieur doit en porter la responsabilité. C’est à juste titre que les syndicats déclarent : « Si le gouvernement coupe nos primes pour 18 mois, il y aura 18 mois de grève ». D’ailleurs, la plateforme a conditionné la reprise des cours avec le paiement intégral des tous les arriérés des salaires et primes, des pensions et subsides des maîtres communautaires et la bourse des étudiants. C’est pourquoi, ce directoire du ministre de l’enseignement supérieur est une action irréfléchie. Le bureau légitime de l’Unet a même qualifié cette rencontre  de non évènement.

La Rédaction