Edito

Transformateurs : le temps des épreuves

Transformateurs : le temps des épreuves 1

Au moment où ces lignes sont écrites, aucune information fiable n’est disponible sur ce qui est arrivé à Don Ebert Baranang, écrivain et conseiller politique du président des Transformateurs Masra Succès. A-t-il été enlevé par les services de sécurité comme le suggèrent certains ou s’est-il mis à couvert pour échapper à une arrestation ?
Toujours est-il que pour ce parti politique, officiellement non reconnu mais qui a réussi en deux ans à s’imposer dans le marigot politique, casser le blocus policier qui l’empêchait de tenir des réunions, les épreuves ne font que commencer.
La défection ou l’annonce tardive de son ancien secrétaire général, Dawyo Ngarbé Ndoh qui a fait les choux gras de la toile le week-end dernier montre si besoin est que le pouvoir est prêt à tout pour anéantir ce parti à qui, il nie une existence légale mais contre lequel il concentre l’essentiel de ses tirs. Pour adhérer à la métaphore de l’ancien Sg des Transformateurs, entre le Réal (Mps) et le Barça (Transformateurs), le classico est lancé et malheur au vaincu…
De bonnes sources, une opération de sape de l’architecture « Transformateur » a été préparée depuis plusieurs semaines. A 120 jours de la présidentielle à laquelle, il n’aura, probablement pas l’occasion de se présenter, Succès Masra va enregistrer de nouvelles défections dans ses rangs. La liste de ses lieutenants avec leurs officiers traitants circule depuis plusieurs semaines dans certains milieux.
Pour ce faire, hommes politiques, hommes d’affaires, policiers ou simple mouchards et même des journalistes ont été recrutés. Objectif attaquer en meute pour disperser le bloc de manière à isoler son leader. Pour sûr dans les semaines à venir, rien ne sera épargné à ce groupe qui a l’audace d’évoquer «la désobéissance civile et pacifique » comme mode d’action politique pour faire plier le pouvoir et permettre à son leader de concourir à la présidentielle. Intimidations, machinations, corruption. Tout est prévu…
L’ancien économiste n’a pas seulement le pouvoir pour seul adversaire. Ses malheurs font aussi l’affaire à ses collègues de l’opposition qui n’ont que très peu goûté sa surexposition médiatique et la montée en puissance de son mouvement qui, malgré les menaces brave la police avec en renfort une forte communication sur les réseaux sociaux.
Jusqu’à quand tiendra-t-il ? Et comment en sortira-t-il ? De la réponse à ces questions dépendra l’avenir politique du parti et de son leader. Surtout qu’en face, le régime n’a aucune intention de lésiner sur les moyens face à cette défiance qui agace au plus haut point. L’issue de ce classico indiquera aussi de quoi sera fait le Tchad sous la constitution version 2020.

La Rédaction