Edito

Pca: le nouveau job à la mode

Pca: le nouveau job à la mode 1

Plus d’une trentaine de personnalités, des anciens membres du gouvernement ont été promus la semaine dernière et cette semaine à des postes de Président du Conseil d’Administration (Pca) par un décret du chef de l’Etat. Deux décrets, relayés sur la toile qui ont permis à certains compatriotes de découvrir l’existence de certaines sociétés et entités dont ils n’avaient même pas connaissance. D’autres ont été surpris d’apprendre que certaines entités existaient encore tant le coma dans lequel ils sont plongés a duré…
Première observation. Les personnalités promues sont presque tous des anciens ministres (voire Premier ministre) et ont reçu la mission de piloter les conseils d’entités ou sociétés relevant de domaines ou secteurs où ils ont exercé par le passé.
Deuxième observation. Les nouveaux PCA ont droit aux mêmes avantages que les directeurs des entreprises et entités dont ils assureront la tutelle. A l’exception du nouveau PCA de la Commercial Bank Tchad qui aura du mal à siéger avant un moment (lire nos indiscrets), ces nouveaux dirigeants, manifestement envoyés pour se faire une santé financière dans la perspective de la campagne électorale qui s’approche à grand pas, arriveront comme des régents au sein de ces entités au nom de la politique autrement dit l’assurance tout risque contre la prévarication. Les conflits d’égo ne sont pas à exclure avec les ministres en postes, certains ayant dirigé par le passé les mêmes départements. De la pagaille en perspective qui ne fera qu’aggraver l’état de la mal gouvernance accentuée qui fait du Tchad, malgré l’existence d’un conseil présidentiel pour le climat des affaires, un coupe gorge pour tout investisseur sérieux.
Comment faire du poste de président de conseil d’administration un poste permanent alors qu’en réalité et dans la pratique, celui-ci ne siège qu’une voire deux fois juste pour valider les comptes et donner des orientations stratégiques aux managers de la société ? Le Tchad montre là, qu’il est bel et bien engagé dans la voie de la contre-performance en matière de rentabilité des sociétés. Un signal qui dément à lui seul tous les efforts pour améliorer l’image et la compétitivité de ce pays qui peine à avoir un tissu économique malgré son potentiel inouï. Hier comme aujourd’hui, le pouvoir montre qu’il n’a cure du développement considérant la fortune publique comme un butin qu’il faut dépenser sans aucune logique économique et comptable dès lors qu’il s’agit de caser des serviteurs pour leur permettre de quoi aller battre campagne. C’est l’air du temps.

La Rédaction