Politique

« 12% de femmes subissent des violences sexuelles et 35% de filles mariées avant 15 ans chaque année au Tchad »

« 12% de femmes subissent des violences sexuelles et 35% de filles mariées avant 15 ans chaque année au Tchad » 1

Le directeur général technique de l’équité du genre du ministère de la femme, de la protection de la petite enfance et de la solidarité nationale Ismail Adoum Hamid a ouvert l’atelier de formation des agents du ministère, des acteurs judiciaires et de la société civile, du personnel de la santé et des officiers de police judicaires sur la prise en charge des victimes des violences basées sur le genre.

Cette formation initiée par le Programme des Nations-Unies pour le développement (Pnud) dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’appui au renforcement de la chaine pénale au Tchad pour renforcer les capacités de ces acteurs dans la prise en charge des victimes des violences basées sur le genre (Vbg).

Le représentant résident adjoint chargé des opérations du Pnud, Yacin Kouadio relève que la problématique de l’inégalité de genre constitue un défi majeur pour le pays. « La marginalisation des femmes et des filles (52% de la population) est une réelle entrave au développement. Les inégalités dont elles  font  l’objet ne leur permettent pas de jouer pleinement et efficacement leur rôle », précise-t-il. Selon lui, la recrudescence des troubles à l ‘Est et au sud du pays ainsi que le banditisme urbain ont eu comme corollaire une recrudescence de la violence à l’égard de ces couches vulnérables. « Les survivantes des Vbg ne bénéficient pas toutes d’une assistance socio-économique adéquate leur permettant de devenir autosuffisantes et indépendantes. La réponse psychologique apportée est inadéquate en raison du manque de professionnels psychosociaux formés. Bien que la réponse médicale soit efficace, certaines survivantes refusent le traitement médical par peur de la stigmatisation par la communauté ou ne signalent pas les cas», déplore le représentant résident adjoint chargé des opérations qui désapprouve le règlement à l’amiable des cas de Vbg, la lenteur du système judiciaire dans le traitement des affaires pénales et une application inefficiente et incohérente du cadre légal.

D’après le directeur général technique de l’équité du genre du ministère de la femme, de la protection de la petite enfance et de la solidarité nationale Ismail Adoum Hamid, représentant la ministre, les violences à l’encontre des femmes constituent un problème de santé publique et une violation majeure des droits humains. « Ces violences entrainent des problèmes de santé physique, mentale, sexuelle, reproductive chez les femmes et peuvent accroitre leur vulnérabilité », ajoute-t-il.

Cet atelier interactif de trois jours permettra d’accroitre des stratégies d’intervention de l’assistance juridique et judiciaires des victimes de Vbg, de la prise en charge médicale et psychosociale et des techniques d’entretien et d’accompagnement des victimes et maitriser le code de bonne conduite des personnes travaillant avec ces victimes.

Stanyslas Asnan