Politique

Le MPS recadre l’UNDR après le discours de Saleh Kebzabo

Le MPS recadre l’UNDR après le discours de Saleh Kebzabo 1

Dans un communiqué publié ce samedi 20 décembre 2025, le Mouvement Patriotique du Salut (MPS) a vivement réagi au discours prononcé par Saleh Kebzabo lors de l’ouverture du 7ᵉ Congrès de l’Union Nationale pour le Développement et le Renouveau (UNDR). Le parti au pouvoir dénonce une posture « ambiguë » et un « jeu sur les deux tableaux » qu’il juge incompatibles avec les principes d’une alliance politique.

Cette réaction contraste avec la présence, la veille, du Secrétaire général du MPS, Aziz Mahamat Saleh, à la cérémonie d’ouverture du Congrès de l’UNDR.  Si ce dernier s’y est rendu en signe de solidarité, les critiques virulentes formulées par le leader de l’UNDR sur la gestion de l’État ont  suscité l’« étonnement » et la « profonde désapprobation » du parti majoritaire.

Le premier point de friction  concerne les critiques formulées par l’UNDR sur la gestion de l’État. Le MPS rejette avec fermeté les insinuations de nominations claniques visant l’entourage du Chef de l’État. Pour le parti au pouvoir, Mahamat Idriss Déby Itno « assume pleinement ses actes » et n’est l’otage d’aucun « cercle » ou « clan ».

Le communiqué rappelle d’ailleurs à l’UNDR que le partage des responsabilités est une réalité concrète : la formation de Saleh Kebzabo est largement représentée au sein du Gouvernement et des grandes institutions. « S’il existe des éléments précis, qu’ils soient portés avec courage dans les cadres appropriés », martèle le MPS, fustigeant des « sous-entendus » jugés indignes d’un partenaire de coalition.

Autre sujet de discorde : l’Agence Nationale de Gestion des Élections (ANGE). Le MPS se dit « perplexe » face aux qualificatifs de « médiocre » ou de « soumise » attribués à cette institution par l’UNDR. Le parti rappelle que des cadres de premier plan de l’UNDR occupent des postes stratégiques en son sein, notamment à la vice-présidence de l’agence, ainsi qu’au Conseil constitutionnel.

Pour le MPS, il est politiquement incohérent de valider les textes et de participer au fonctionnement des institutions pour ensuite s’en désolidariser publiquement. « Une telle démarche fragilise la confiance des citoyens», souligne le communiqué .

Le parti au pouvoir déplore également la résurgence des débats liés au congrès de Mongo, accusant l’UNDR de « raviver des tensions anciennes », au détriment de la cohésion nationale.

Le Mouvement Patriotique du Salut appelle enfin, son allié à plus de « cohérence ». Selon lui, on ne peut à la fois bénéficier des  fruits de l’action gouvernementale tout en adoptant une posture d’opposant au gré des agendas personnels. « Le temps des ambiguïtés est révolu », conclut  le communiqué.