Education

L’avenir de l’école publique au Tchad face aux grèves intermittentes de ces derniers temps.

L’avenir de l’école publique au Tchad face aux grèves intermittentes de ces derniers temps. 1

Fragilisée par des grèves récurrentes qui perturbent la continuité pédagogique, l’école publique tchadienne n’a pas réouvert ses portes comme il se doit depuis la rentrée administrative lancée le 1er septembre par les autorités en charge de l’éducation nationale.

En réalité, après plusieurs mois, le secteur de l’éducation publique au Tchad est secoué par une série de grèves initiées par les syndicats d’enseignants. Ces mouvements, déclenchés pour réclamer la revalorisation des primes et la révision du décret n°477, ont paralysé les établissements scolaires publics sur l’ensemble du territoire. Malgré les appels au dialogue, les négociations entre le gouvernement et les syndicats peinent à aboutir à des solutions durables.

Les conséquences de ces interruptions répétées sont lourdes : les élèves perdent des semaines de cours, les examens sont décalés, et la qualité de l’enseignement s’en trouve fortement dégradée. Dans les zones rurales, où les ressources sont déjà limitées, l’impact est encore plus sévère. Les parents, inquiets pour l’avenir de leurs enfants, commencent à se détourner de l’école publique au profit d’établissements privés, accentuant les inégalités sociales.

Pourtant, le gouvernement affirme accorder une priorité stratégique à l’éducation dans le cadre de la 5ᵉ République. Des rencontres ont été organisées avec les syndicats, et des engagements ont été pris pour finaliser le décret contesté. Le Premier ministre a récemment exhorté les enseignants à reprendre les cours, promettant des avancées concrètes dans les prochains jours. Mais la méfiance persiste, alimentée par des années de promesses non tenues et de mutisme institutionnel.

Face à cette impasse, l’avenir de l’école publique tchadienne dépendra de la capacité des acteurs à instaurer un dialogue sincère et à mettre en œuvre des réformes structurelles. Il ne suffit plus de gérer les crises ponctuelles : il faut repenser le statut des enseignants, garantir leur rémunération, et investir dans les infrastructures scolaires. Sans cela, l’école publique risque de perdre sa vocation inclusive et de devenir un symbole d’un système en déclin.

En définitive, l’école publique peut redevenir un pilier du développement national, mais à condition que les autorités et les partenaires sociaux s’engagent résolument à restaurer sa crédibilité. Les grèves ne sont que le symptôme d’un malaise plus profond, et leur résolution passe par une volonté politique forte et une vision à long terme. Ou alors l’on se demande si l’école publique tchadienne ne fait  pas partie des 100 actions en 12 chantiers tant prônées par le parti au pouvoir ? Sinon comment comprendre que trois mois après le lancement des activités de la rentrée administrative et celle des élèves des classes d’examen et intermédiaires tout est aux arrêts et ça n’émeut personne afin de prendre les taureaux par les cornes ?

OM