Politique

« Le Tchad sous Mahamat Idriss Deby est devenu l’enfer des droits, des libertés et de la démocratie », Max Kemkoye

« Le Tchad sous Mahamat Idriss Deby est devenu l’enfer des droits, des libertés et de la démocratie », Max Kemkoye 1

Dans une déclaration faite à la nation ce mercredi 22 octobre 2025, le Groupe de concertation des acteurs politiques (Gcap) annonce son retrait de la scène politique à partir du 31 octobre. Cette décision est justifiée par la tournure « monarchique » que prend le régime de N’Djamena.

Selon Max Kemkoye, un des porte-parole du Gcap, le Tchad est désormais entré dans les temps les plus sombres ce, tout en poursuivant son chemin vers la monarchie absolue.  « Cette destruction de ce qui reste de la République est un projet politique élaboré et renforcé depuis la première phase de transition avec le concours de quelques opportunistes politiques » affirme-t-il. D’après lui, jour et de nuit, toutes les activités de Gcap sont surveillées à la loupe. « Chaque mot prononcé est analysé et retourné dans tous les sens afin d’en trouver un motif quelconque d’accusation ou de poursuite judiciaire. Chaque occasion d’une simple activité médiatique, qu’elle soit, point ou conférence de presse, se transforme en un large champ d’investigation totale des agents de l’Ans, ST et Dgri dont leur nombre à eux seuls dépasse largement celui des journalistes. Ils profèrent si ce n’est des intimidations, ce sont des menaces. Ils exigent de lire les propos liminaires avant qu’ils ne soient prononcés ; réclament des “autorisations” en invoquant les ordonnances 09, 10, et 11 ; filment les participants et invités pour les apeurer afin qu’ils ne participent plus prochainement dans les activités de Gcap ; menacent de fermeture les rares établissements hôteliers privés qui accueillent les activités de Gcap où certains reçoivent des appels en pleine nuit les avertissant d’annuler les réservations », déplore Max kemkoye qui poursuit que : « c’est toutes les fois où les dirigeants du Gcap se tiendraient devant un micro ou publieraient un communiqué ou réagiraient sur une actualité nationale majeure sur les réseaux sociaux, c’est tout en sachant que suivront immédiatement les appels téléphoniques d’intimidation livrant des menaces directes, si ce n’est sur nos personnes, c’est sur nos familles avec des messages du genre : “ Nous savons où se trouve votre famille, l’immatriculation de vos véhicules, dans quelle école fréquentent vos enfants, etc.”. Ces appels, avec de pareils contenus, traumatisent plus que n’importe quelle cellule de prison ou fusil sous la tempe. Dans la mesure où ils signifient clairement que ce soit nous, nos maisons, nos enfants, ou nos parents, personne n’est à l’abri ».

Pour le Gcap, le pouvoir de Mahamat Idriss Deby Itno, son gouvernement et son système ont fait « des menaces d’opposants, une arme pour les réduire au silence, les traquer et les filer de jour et de nuit, plaçant les agents de l’ANS devant leurs domiciles et sièges, tout en déployant des dispositifs de mise sur écoute et de brouillage de leurs communications téléphoniques comme si les prises de position sur des affaires publiques ou être opposant au Tchad est constitutif d’une infraction pénale notamment de crime prévu et puni par le code pénal et le code de procédure pénal tchadien ».

Selon Max Kemkoye, « malgré le contrôle total de l’ANGE, du Conseil Constitutionnel, de la Cour suprême, de l’Armée, de la Gendarmerie, de la Gnnt, de la Police nationale, de la Dgssie et du FIR, prêts à tuer pour conserver le pouvoir au bénéfice de seul Mahamat Idriss Deby Itno ; malgré l’inexistence légale du procès-verbal pour certifier la régularité et la fiabilité des élections et servir de document de preuve, le MPS et ses alliés ne sont pas rassurés de confisquer le pouvoir. C’est ainsi qu’ils ont tout simplement décidé de s’offrir une possibilité de ne plus organiser ni les élections présidentielles, législatives, communales et sénatoriales ».

Le porte-parole du Gcap poursuit que le Tchad est devenu un pays où la loi n’est faite que pour renforcer ceux qui gouvernent et leur règne et contre tous ceux qui s’opposent au pouvoir afin de les punir, les brimer, les exclure, s’accaparer de leurs biens, et ceux du pays. « Le Tchad sous Mahamat Idriss Deby Itno est devenu l’enfer des droits, des libertés et de la démocratie. De plus, ça se profile que les années à venir seront bien pire avec des lois destinées à pulvériser le minimum possible des droits et libertés », ajoute Max Kemkoye.

« Face à ce déni abject et outrancier et cette atteinte monstrueuse à la démocratie aux droits individuels et collectifs », les partis politiques membres du Gcap décident : « de leur retrait politique, en cessant, d’ici le 31 octobre 2025, toutes les activités politiques sur le plan national, jusqu’à ce que les conditions minimales d’exercer et ainsi que les droits reconnus à l’opposition soient rétablis, respectés et garantis ; laissent libre cour à la dictature institutionnalisée par une constitution illégale et imposée, à la pensée unique instituée et contrôlée par l’ANS et ses milliers d’agents, la DGRI et les partis politiques agents de renseignements ».

Cependant, rassure Max Kemkoye, « le Gcap demeure vigilant et veillera autrement à ce que le changement tant souhaité par le Peuple tchadien soit réalisé ».

Nadjita Namlengar