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Les employés de la Cnpcic menacent d’entrer en grève sèche et illimitée

Les employés de la Cnpcic menacent d’entrer en grève sèche et illimitée 1

Par un point de presse fait ce 9 août 2025, les employés de la China national petroleum corporation international chad (Cnpcic), par la voix du secrétaire général chargé des revendications et des affaires juridiques, Issangwai Djimasra, informent l’opinion sur la situation préoccupante que traverse l’entreprise en matière de relations professionnelles.

Selon le secrétaire général chargé des revendications et des affaires juridiques, Issangwai Djimasra, c’est depuis février 2025 que des pourparlers ont été engagés entre les représentants du personnel et la direction générale de la Cnpcic, dans le cadre de l’application de la convention collective -type de branche du secteur pétrolier, un texte élaboré de manière inclusive. « Malheureusement, ces discussions se sont soldées par un échec, en raison de l’intransigeance manifeste de la direction », rappelle -t-il. Il ajoute qu’à ce jour, aucune contre-proposition concrète de la part de la Direction générale n’a été formulée et ce malgré 2 phases de négociations. Il poursuit que les inspecteurs de travail ont d’ailleurs officiellement constaté cette impasse à l’issue de la dernière réunion tenue le 16 juillet 2025.

Selon lui, les travailleurs de la Cnpcic des sites de Ronier, Baobab, Daniela ainsi qu’au siège de N’Djamena ont unanimement adopté des résolutions qui sont entre autres : « l’application immédiate des dispositions obligatoires de la convention collective-type, en guise de bonne foi dans le cadre du dialogue social ; le départ des responsables chinois identifiés comme principaux freins à l’amélioration des conditions de travail, notamment en raison de leur gestion autoritaire, discriminatoire, et contraire à la législation en vigueur, notamment le décret n°191/PR/MFPT/96 relatif à la limitation du personnel expatrié ». Il ajoute que les personnes concernées sont :Wang Qiang, directeur des ressources humaines ;de Dudu, directeur du département CPL ; Geng Jie, directeur de la Production sur site.

Il dénonce également, les propos de la Direction qualifiant leurs revendications « d’ exorbitantes ». « Une telle accusation est infondée, d’autant plus que la Cnpcic demeure l’entreprise pétrolière la moins équitable en matière de traitement salarial de ses employés nationaux », rappelle-t-il. Il cite a titre d’ exemple : un opérateur expatrié perçoit en moyenne 618 Usd par jour, soit 346 080 Fcfa, selon des données confirmées publiquement à l’assemblée nationale ». Pour ce type de cas, poursuit-il, « la Cnpcic pense que l’impact financier engagé sur les expatriés est logique. Par contre, elle considère que les dépenses engagées sur les travailleuses et travailleurs tchadiens impactent considérablement sur le budget de la Cnpcic ».

Selon lui, cette situation constitue une violation manifeste de l’articlé 246 du code du travail, qui garantit à tous les travailleurs une rémunération égale pour un travail de valeur équivalente.

En l’absence de réponse satisfaisante à l’issue de ce délai, une grève sèche et illimitée sera déclenchée à compter du mercredi 13 août 2025, sur l’ensemble des sites de production ainsi qu’au siège de N’Djamena. Il rappelle que, le droit de grève est un droit fondamental, protégé par la constitution et le code du travail de la République du Tchad. « Toute tentative de restriction ou d’intimidation en ce sens constitué une grave entorse aux principes de l’Etat de droit, auxquels doivent se conformer toutes les entreprises opérant sur le territoire national, y compris les multinationales », indique t-il.

Il interpelle les plus hautes autorités de la République, les partenaires sociaux, les organisations de défense des droits des travailleurs et l’ensemble de l’opinion publique nationale et internationale a soutenir cette lutte. Il rappelle qu’il est crucial de comprendre qu’il ne s’ agit ni d’un caprice syndical, ni d’une revendication catégorielle mais, d’un combat pour la justice sociale, pour le respect de la loi et pour la dignité des travailleurs tchadiens.

Issangwai Djimasra dénonce également toute tentative de criminalisation de l’exercice du droit de grève, droit fondamental et constitutionnel, que nul règlement intérieur ne saurait restreindre ou interdire.

Il réaffirme enfin leur volonté constante de dialogue et de compromis constructif.

Lobey Bab Sidick