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« 257 millions de personnes vont se coucher le ventre creux » en Afrique selon La Fao

« 257 millions de personnes vont se coucher le ventre creux » en Afrique selon La Fao 1

En prélude à la 7ème Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad) qui se tiendra du 28 au 30 août 2019 à Yokohama au Japon, le directeur général de l’Organisation des Nations-unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), Qu Dongyu a publié une tribune dans laquelle, il appelle à promouvoir la sécurité alimentaire et à lutter contre la pauvreté pour prévenir les crises ou atténuer leurs effets.

« Le monde progresse à une vitesse hallucinante mais les progrès réalisés ne garantissent pas l’avenir alimentaire de la planète », affirme Qu Dongyu. Plus inquiétant, la terre sera peuplée par 50 milliards de personnes en 2050, entrainant une hausse de l’urbanisation, alors que les systèmes alimentaires sont de plus en plus faibles à cause de l’épuisement des ressources naturelles dû notamment au changement climatique, relève le directeur général de la Fao. Cette perspective est un défi pour toute la communauté internationale qui a tout intérêt à « intensifier ses efforts de manière urgente, coordonnée et collaborative afin d’atténuer et de renverser la tendance », exhorte-il.

En Afrique, la situation est particulièrement inquiétante. Depuis le début des années 90, le nombre des catastrophes liées aux conditions météorologiques extrêmes a doublé de sorte que « 257 millions de personnes vont se coucher avec le ventre creux, soit 20% de la population », prévient Qu Dongyu. Dans ce continent, un travail considérable doit donc être fait pour éradiquer la faim et la pauvreté dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour ce faire, Qu Dongyu conseille aux Etats africains d’établir des partenariats qui verront la participation des gouvernements et du secteur privé mais aussi des petits agriculteurs et de la société civile. Pour lui, les petits agriculteurs africains, les éleveurs, les pêcheurs et les communautés forestières sont essentiels pour lutter contre la faim et assurer l’accès de tous à une bonne nutrition. Mais « leur capacité à produire de la nourriture et à tirer un revenu de cette activité est néanmoins menacée par les effets du changement climatique, les conflits et les crises économiques », relève-t-il.

Dans ces efforts conjugués contre la faim, la Fao préconise la mécanisation de l’agriculture pour passer d’une agriculture de petite échelle à des entreprises plus orientées vers la logique de marché afin d’aider les fermiers à sortir de la pauvreté. Un autre levier que la Fao encourage les Etats africains à utiliser dans cette lutte, c’est les technologies de l’information et de la communication (TIC). Elles « permettent aux petits agriculteurs de se connecter aux marchés, de réduire les frais de transaction et les risques liés aux catastrophes naturelles », explique Qu Dongyu.

La lutte contre la faim et la pauvreté est de son point de vue essentielle pour la paix et la stabilité dans le monde. « La Fao pense que les conflits doivent être réglés au niveau politique, elle encourage ses différents partenaires à intensifier leurs actions en vue de promouvoir la sécurité alimentaire et de lutter contre la pauvreté. Cela peut permettre de prévenir une crise ou encore d’atténuer ses effets et de montrer la voie vers plus de paix et de stabilité », martèle-t-il.

La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad), est un cadre de promotion du développement de l’Afrique mais aussi de la paix et de la sécurité grâce au renforcement de la coopération et des partenariats multilatéraux.

Ngaralbaye Mickaël