Depuis plusieurs mois, les victimes des crimes et de la répression du régime de Hissein Habré battent le pavé pour exiger l’exécution la décision de la justice tchadienne et celle de la chambre africaine sans succès. Face à l’indifférence du pouvoir et dans le laxisme de l’exécution de la décision de Dakar, des activistes, artistes et des personnes de bonne volonté les soutiennent ce vendredi 19 juillet 2019 dans cette lutte par un sit-in au siège de l’Association.
Coup de sifflet, tambour et cris, les victimes des crimes et de la répression de Hissein Habré, activistes, artistes et quelques jeunent ont pris d’assaut la devanture de l’Association des victimes. Encore et toujours les mêmes revendications depuis plus de 4 ans. « ’’Arrêter de torturer les victimes’’, ’’l’indemnisation des victimes n’appauvrit pas le pays’’, ’’payer impérativement notre argent’’, ’’ne pas exécuter cette décision de justice est un crime’’, ’’absence de réparation, la torture continue’’ », peut-on lire sur les différents placards tenus. Selon l’activiste Jean Bosco Manga, toute âme sensible ne peut rester indifférente face à cette des victimes. « Nous trouvons absurde dans cette affaire, ce qu’on a mobilisé de dizaines de milliards pour organiser un procès et rester aujourd’hui indifférents face aux cris de victimes qui sont majoritairement atteints par l’âge et qui finissent par mourir les uns après les autres sans être indemnisées », précise l’activiste qui la mise en liberté des complices de l’ancien président tchadien. « Dans les prisons actuelles, il ne reste pas plus de deux complices de la répression de Hissein Habré condamnés par la justice tchadienne. La plupart se trouve dans les quartiers et organisent des mariages. L’exécution de ce semblant jugement pose vraiment problème », ajoute-t-il. Il demande à tous les acteurs impliqués dans ce procès, notamment la communauté internationale et l’Union Africaine de finir ce qu’elles ont commencé. « Sinon, cela ne sert à rien d’organiser un procès et au final de ne pas l’exécuter. Le procès n’a tout son sens que lorsque la décision prise est exécutée », fumine-t-il.
Pour le président des victimes de crime et répression de Hissein Habré, Clément Abaïfouta, le gouvernement tchadien se moque de la mémoire de toutes les victimes. « Dans un pays respectueux de droit, cela ne prendra pas 4 ans, ne se reste mettre sur la commission qui devrait étudier les mécanismes de dédommagement de toutes ces victimes. Rien n’est fait. Nous sommes choqués que notre pays, qui a fait juger des grands criminels ne puisse pas mettre en exécution la propre de sa propre justice », renchérit le président de l’Association des victimes qui estime que les gouvernants veulent associer le dossier des complices jugés à N’Djaména et celui Hissein Habré jugé à Dakar : « qu’on ne nous fasse pas croire que on peut unifier les deux dossiers. C’est choquant que le gouvernement tchadien ne daigne pas faire quelque chose ». Il se réjouit en outre de la signature d’une convention entre le gouvernement et l’Union Africaine pour par rapport au jugement de Dakar.
Au total, ce sont au moins 95 victimes des crimes et répression du régime de Hissein Habré qui sont décédées. « On ne peut pas attendre que ces qui victimes qui sont du 3ème âge meurent avant que les réparations ne soient mises en branle. C’est incompréhensible que cela perdure ainsi et il faut arrêter de se moquer de ces victimes »,
Les intimidations du régime
Selon le président de l’Association des victimes des crimes et de la répression du régime de Hissein Habré, le pouvoir en place menace les victimes de cesser avec les sit-in. « On ne fait que nous envoyer des convocations et agents de sécurité, mais cela ne nous pas peur. Qu’on ne nous intimide pas, cela ne marchera jamais, parce que nous avons vécu pire que cela », martèle-t-il.
Stanyslas Asnan