Revue

Revue de presse de la semaine du 08 au 14 juillet 2019

Revue de presse de la semaine du 08 au 14 juillet 2019 1

Le mépris du DG des douanes, le remaniement gouvernemental et les fraudes au Baccalauréat sont des sujets commentés par les organes de presse tchadiens.

« Le Dg des douanes résiste à la justice », lance Le Pays qui regrette qu’en dépit d’une décision de justice demandant aux douanes d’autoriser l’accès à leurs bureaux aux membres de la société des femmes tchadiennes transitaires, (Softt), le directeur général oppose un refus net. « Tout commence le 17 août de l’année dernière. Au cours d’une visite inopinée à Nguéli, le chef de l’Etat ordonne que soient chassés tous les intermédiaires, faux transitaires et autres parasites qui polluent la cour de l’entrepôt des douanes à Ngueli », explique votre hebdomadaire qui ajoute : « aussitôt, les forces d’appui aux régies entre en action et déménage sans ménagement tout ce qui n’est pas douanier de Ngueli. Dans cet amalgame des sociétés de transit, dument habilité sont aussi vidées et interdit d’accès à leurs bureaux ». Situation qui a conduit la Softt à saisir le 17 octobre 2018, le tribunal de grande instance de N’Djaména pour demander réparation. « Les services des douanes invités à s’expliquer ont tout simplement ignoré les convocations de la justice. Le 8 janvier 2019, la justice rendre son verdict et ordonne aux douanes de permettre l’accès aux bureaux parce que, « la société requérante a versé au dossier tous les documents administratifs. Pendant plusieurs semaines, rien ne bouge. Début avril, c’est le procureur de la République qui est saisit pour faire respecter la décision. Là encore niet. En plus de la Softt, deux autres sociétés de femmes commissionnaires ayant elles aussi des agréments de la Cemac sont interdites d’activités à Ngueli notamment Noui Amdjarass (agrément Cemac n°46/2017) et Koulia (agrément n°260/2017) ». Ces femmes en appellent aux plus hautes autorités. « Les femmes transitaires injustement frappées », renchérit N’Djaména Hebdo, pour qui, la décision du président de la République en août 2018 de dégager les fraudeuses qui infestaient les bureaux des douanes de N’guéli frappe injustement, depuis bientôt un an, les sociétés des femmes transitaires et commissionnaires légalement constituées.« Sachant qu’elles détiennent des documents leur permettant d’exercer légalement leurs activités et qu’elles en sont interdites, elles crient à l’arbitraire », relève l’hebdomadaire qui regrette la sourde oreille du Dg des douanes.

Le remaniement gouvernemental du 30 juin

« Déby procède à un lifting gouvernemental », lance Le Progrès qui relève que l’une des entrées vient combler, par permutation, la vacance du secrétariat général adjoint du gouvernement depuis la nomination de l’occupant Mahamat Hamid Koua au ministère de pétrole à la place Aziza Mariam Albéchir. « Le nouveau gouvernement qui porte un rajout et amputation de missions, compte comme la précédente configuration, 31 membres dont 26 ministres et 5 secrétaires d’Etat. L’on y dénombre sept femmes dont six ministres et une secrétaire d’Etat », précise le quotidien. « Au service du Raïs », lance à sa Une N’Djaména Hebdo qui estime que le dernier remaniement du gouvernement est un attelage de la monarchie. « Moins qu’un remaniement qui devrait prendre en compte les grands défis de l’heure que sont la relance de l’économie et l’organisation des prochaines législatives, c’est un recentrage du pouvoir à travers trois changement notables », note l’hebdomadaire qui retient la consécration fulgurante de l’ancien ministre de l’intérieur. « En moins d’un an, il a été fait général de brigade puis général de corps d’armée. Désormais, il gère par délégation du président de la République, l’armée, ainsi que la charge de la sécurité, détachée de l’administration du territoire », ajoute N’Djaména Hebdo qui estime que le plus gros souci de Déby est d’ordre sécuritaire. « Il a concentré tout l’appareil sécuritaire entre ses mains. C’est à un pantin qui ne ménage pas les efforts pour être sur tous les fronts qu’il a officiellement délégué les pouvoirs, mais dans la réalité, il est le véritable chef, celui qui contrôle toutes les forces de défense et de sécurité : armée, gendarmerie, garde nomade et police », relève-t-il. « L’homme du moment », renchérit Le Pays pour expliquer la promotion de Mahamat Abali Sala comme ministre délégué auprès de la présidence de la République en charge de la défense, de sécurité, des anciens combattants et victimes deguerre. « De mémoire de citoyens, on a rarement vu un ministre cumuler les fonctions de la défense et de la sécurité. C’est ce que nous a réservé le remaniement du 30 juin dernier », ajoute votre hebdomadaire qui précise qu’à l’analyse, c’est le chef de l’Etat (puisque l’autre n’est que ministre délégué) qui prend en main, la défense et la sécurité. Pour Le Pays, il s’agit là du « vrai visage de l’hyperprésidence ». L’autre sujet et non de moindre à quelques des élections législatives et locales est la question de dialogue politique au Tchad. « Idriss Déby Itno peut-il encore être arbitre », s’interroge Tchad & Culture. « Le retard dans la tenue des législatives et communales de cette année pourrait créer un vide institutionnel. Même si le mandat de l’actuelle législature et celui des conseillers municipaux ont été prorogés », pointe la revue mensuelle qui constate une ambiance délétère au sein de la classe politique tchadienne. « En cumulant sa fonction d’arbitre avec celui de chef de gouvernement, le président aura du mal à se départir de toute considération partisane, c’est-à-dire s’élever au-dessus des partis politiques pour affirmer son rôle de rassembleur, dans le cadre d’un dialogue », martèle Tchad & Culture qui rappelle qu’il y aura risque de confusion entre l’intérêt général dont le président est le garant et les avantages accordés à son parti.

Fraudes au Baccalauréat

« Bac 2019 entaché de fraudes », lance N’Djaména Hebdo qui rappelle que des tares pour le moins inhabituels ont entaché l’examen. Selon nos confrères, le président du jury qui a assuré que toutes les dispositions sont prises pour un excellent déroulement des épreuves reviendra sur sa parole. « Le jury, au su et au vu de ce forfait a pris l’initiative de remplacer tous les sujets », rapporte-t-il. « Après comparaison des premiers sujets à ceux publiés sur le net, il y a une parfaite similitude. Mêmes les sujets remplacés ont fuité. Les notables civils et/ou militaires s’en sont procurés pour leurs enfants », rajoute l’hebdomadaire qui informe que certains responsables des établissements privés ont convoqué leurs élèves via Sms pour leur traiter des sujets susceptibles de tomber au bac. « En réalité ces responsables usent de leurs relations pour avoir des fuites. Cela procure à leurs établissements une bonne réputation si leurs élèves réussissent en nombre au bac », clarifie-t-il. « Fraudes aux examens : les tricheurs défient les organisateurs », renchérit Le Pays qui déplore l’ampleur de la situation aux examens de fin d’année 2019. « Au bef comme au Bac, les fraudeurs usent d’une nouvelle stratégie de fraude. La circulation des sujets sur les réseaux sociaux ont contraint les examinateurs à changer de sujets ou invalider des épreuves », relève votre hebdomadaire qui informe que plusieurs candidats au bef ont été surpris avec des sujets de dictée et des mathématiques entièrement traités avant que les sujets ne leur soient remis. « Mais aucune disqualification d’un candidat n’était signalée. C’est l’omerta à la direction des examens et concours. Personne n’ose prendre le risque de parler officiellement de cette affaire mais le sujet fait l’objet de conversation dans les coulisses », regrette-t-il. « Le jury change tous les sujets proposés au Bac », poursuit Le Progrès pour qui, à quelques heures du démarrage de la première série des épreuves écrites, des sujets se retrouvent sur les réseaux sociaux, « avec des timbres du ministère de l’enseignement supérieur et les logos de l’office national des examens et concours du supérieur ». Pour le quotidien, ces fuites ont occasionné un retard de 2 heures dans le démarrage de l’examen. « Ces fuites sont-elles parties d’un gouvernorat de l’intérieur du pays, comme cela est véhiculé », s’interroge Le Progrès qui rapporte que le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation promet réunir des éléments précis avant de se prononcer.

Stanyslas Asnan