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Revue de presse de la semaine du 03 au 09 juin 2019

Revue de presse de la semaine du 03 au 09 juin 2019 1

L’attaque de la police contre le cortège des Transformateurs, l’incertitude autour des élections en 2019 et la levée de la suspension de la distribution des semences de coton Irma ont été les sujets traités par les journaux tchadiens.
« S. Masra a défie Déby », lance Le Visionnaire qui rappelle que l’ancien fonctionnaire de la banque africaine de développement (Bad), âgé de moins de 40 ans rêve grand, en dépit du relèvement de l’âge à la présidentielle à 45 ans. « Ses fréquentations dans l’hexagone, ses contacts dans les chancelleries représentées au pays, sa proximité avec les grands hommes politiques sur le continent noir, lui font monter la tête. Et le pouvoir vient de lui donner plus de ailes en engageant contre lui, une guerre », note l’hebdomadaire qui se demande : « Mais, Succès Masra résistera-t-il » ? Selon Le Visionnaire, le président des Transformateurs allait faire une démonstration de force, le 1er juin dernier n’eut été la hargne des éléments de la police. « Les Transformateurs, cet autre casse-tête pour le régime », ajoute La Voix qui note que le régime Mps est habitué opposants souples, peureux voire trop vieux pour l’inquiéter par leurs capacités de mobilisation, mais dorénavant estime-t-il-, il va devoir faire avec une nouvelle force qui parle le langage de la provocation et du risque. « Les transformateurs, ce mouvement citoyen vient de donner le 1er signal de ce qu’il faut désormais compter avec lui. Malgré l’interdiction le 1er juin dernier, les militants étaient là pour dire que désormais il faut compter avec eux », ajoute l’hebdomadaire qui informe l’effronterie des Transformateurs, rehaussée par le soutien des chancelleries occidentales est la preuve évidente que cette nouvelle formation politique est un autre casse-tête. « Et l’adhésion massive des jeunes augure un avenir mouvementé quand on sait que 2019 est une année électorale et la jeunesse a soif du changement », relève-t-il. « Pourquoi Les Transformateurs font-ils si peur », s’interroge en outre N’Djaména Hebdo qui précise qu’à compter du 15 mai 2019, le mouvement est un parti politique légalement constitué. Selon l’hebdomadaire, le mouvement a décidé de se transformer en parti politique afin d’agir encore plus efficacement dans la vie politique. « Selon les dispositions du nouveau texte règlementant la vie des formations politiques, l’administration dispose de six mois à compter de la date du dépôt du dossier pour prendre l’autorisation de fonctionnement. Entre 14 novembre 2018 et 14 mai 2019 (Soit pendant six mois, Ndlr), des navettes d’échanges oraux et écrits ont eu lieu entre l’administration et l’équipe dirigeante du futur parti », explique l’hebdomadaire qui relève que le 24 avril, le président des Transformateurs reçoit une note et non un arrêté du ministère qu’il ne pouvait donner une suite favorable à la demande de création du parti. « Motif, trois membres de l’équipe de direction ont moins de 30 ans », note N’Djaména hebdo qui rappelle qu’une mesure du parti a permis de corriger cette anomalie. « La dictature de fait », déplore Le Pays qui n’est pas surpris de ce qui s’est passé le 1er juin dernier. « En interdisant manu militari la conférence des transformateurs, le pouvoir a étalé, encore une fois, sa vraie nature : le mépris pour le droit et la démocratie », renchérit votre hebdomadaire qui s’interroge : « comment un régime sérieux peut-il déployer des forces de l’ordre face à des paisibles citoyens qui ne venaient assister qu’à une simple réunion. De quel droit la force publique tire- elle sur un cortège qui n’a rien fait d’autre qu’arborer le tricolore national sur la voie publique » ? Pour Le Pays, les auteurs de ces attaques doivent être retrouvés et traduits en justice. « Les partenaires au développement à qui on demande de financer les élections doivent réfléchir par deux fois avant de délier la bourse pour un gouvernement dont la police est truffée des voyous qui n’ont que faire des règles et des droits de l’homme », martèle-t-il.

Elections législatives et locales en 2019

« Kodi se rend utile », lance N’Djaména hebdo qui rappelle que le président de la Céni a annoncé la détermination de son équipe à réussir l’organisation des élections législatives et locales dans les meilleurs délais. « Nous nous activons à élaborer le budget de révision du fichier électoral, concomitamment au budget des opérations électorales. La plus prochaine activité majeure est la mise en place des démembrements de la Céni sur l’ensemble du territoire national et dans les représentations consulaires du Tchad à l’étranger. Pour ce qui est chronogramme, la Céni dispose d’un avant-projet perfectible, élaboré sur la base de la législation en vigueur. Cependant, compte tenu du processus de relecture de certains instruments, il nous a paru nécessaire d’ajourner sa publication », rapporte-t-il. « Il n’y aura pas d’élections sérieuses en 2019 », tranche pour sa part Le Pays qui relève que l’assurance du président de la Céni pour l’organisation des élections législatives en 2019 soulève doute et inquiétude au sien de la classe politique tchadienne. «Le temps qui reste ne permettra pas la révision des listes électorales et l’organisation des élections. Le code électoral actuel prévoit que la liste électorale soit établie par la Céni et publié par décret six mois avant le scrutin. En outre, la loi sur la Céni exige la mise en place des Céni communales alors que la loi sur les collectivités autonomes décentralisées n’est pas encore adoptée. Nous n’aurons à cet effet, pas les Céni communales, ce qui reste une anomalie pour la tenue de ses élections», soulève le coordinateur national du comité de suivi de l’appel à la paix et à la réconciliation (Csapr), Abderamane Ali Gossoumian dans les colonnes de votre hebdomadaire. Le président de l’Union des démocrates pour le développement et le progrès (Udp) Max Kemkoye estime que, «juridiquement, il faut qu’il y ait le code électoral, qui est jusqu’ici inexistant. Semble-t-il que son examen est programmé à l’Assemblée nationale pour le mois de juin. Financièrement, le Tchad fait face à des difficultés sévères ». Le parti de Saleh Kebzabo dénonce, lui, l’agitation du régime de Déby et estime que même « la Commission électorale nationale indépendante n’a même pas de bureau pour travailler ». « Elections législatives : Max kemkoye crie au mensonge politique », informe Le Visionnaire qui rapporte que le président de l’Udp fustige le comportement du président de la Cndp. « Le 14 mai 2019, le Mahamat Zène Bada, dans une justification décousue de sens, affirmait vaguement et sans trop de précisions devant les partenaires conviés pour la circonstance que l’année 2019 est une année électorale », regrette le président de l’Udp qui se demande : « qu’est-ce qui pourrait expliquer les haros répétés du chef du gouvernement Idriss Déby Itno en direction des pays amis et partenaires dont, pour le moment, aucun argument et engagement d’aller aux élections législatives n’arrivent à convaincre » ? « Mensonge politique ou quête d’argent », s’interroge en sus N’Djaména Hebdo qui informe qu’en réponse aux déclarations intempestives du pouvoir Mps, le président de l’Udp a affirmé que les élections sont devenues le serpent de mer de l’année. « Après avoir tiré délibérément sur le temps pour proroger le mandat de la 3ème législature, Idriss Déby Itno et son gouvernement font aujourd’hui de la tenue des élections une ultime urgence d’Etat », rapporte-t-il.

Levée de la suspension de la distribution des semences de coton Irma

« Cotontchad : Béassemda Lydie », rétropédale note N’Djaména Hebdo qui rappelle la ministre de l’agriculture est revenue sur sa décision ayant suspendu la distribution aux paysans une partie des semences de coton que la Cotontchad avait importées. Selon nos confrères, la fille de feu Julien Béassemda qui veut se faire un nom politique vient de rater une occasion d’entrer dans le cœur des paysans de Moundou, en particulier et des huit provinces cotonnières du sud. « Des législatives et des locales pointent à l’horizon et à l’heure de passer devant les urnes, ces pauvres paysans qui ne comptent que sur le coton pour renaitre rappelleront au parti pour la démocratie et l’indépendance intégrale (Pdi), la bourde de l’héritière de son ex-président fondateur », prévient-il. « Suspension de la distribution des semences de coton Irma est levée », renchérit Le Pays qui rappelle qu’un courrier de la ministre de la production, de l’irrigation et des équipements agricoles, signé ce jour lève la mesure de suspension de la distribution des semences de coton. « Sur instruction de son excellence Monsieur le président de la République relayée par le ministre d’État, ministre secrétaire général de la présidence (…) la mesure de suspension de la distribution des semences de variété Irma Q302 est levée », écrit Mme Béassemda Lydie. Selon votre hebdomadaire la CotonTchad a importé des semences de coton du Cameroun pour faire face à la rareté des semences conséquence de la baisse de production de coton. « Mais le 13 mai 2019, un courrier de la ministre a suspendu la distribution de semences pour absence de contrôle qualité. Une décision qui a suscité la colère des producteurs de coton mobilisés pour la relance du secteur qui battait de l’aile », ajoute-t-il.

Stanyslas Asnan