Culture

Interview exclusive de Mounira Mitchala

Interview exclusive de Mounira Mitchala 1

«Les titres de mon concert seront chantés pour rendre d’abord hommage  aux enfants et à la femme tchadienne »

A la veille de son concert dont une partie des fonds sera reversé aux enfants en situation difficile, l’artiste Mounira Mitchala, absente de la scène depuis fin 2014 s’est ouvert à votre hebdomadaire.

Comment expliquez-vous votre absence sur la scène culturelle depuis plus de trois ans ?

J’ai commencé à faire de la musique et du théâtre depuis 20 ans. Durant cette période, j’ai travaillé durement pour sortir deux albums. Parallèlement à cela, j’ai préparé le prix Découverte Rfi en 2007 pour honorer le Tchad. Quand j’ai gagné ce prix, il fallait faire des tournées dans les centres culturels français des pays francophones. En plus, en tant que lauréate du prix, des organisations culturelles m’ont sollicitée un peu partout pour donner des concerts. Les gens voulaient me voir physiquement sur scène. J’ai favorablement répondu à toutes les invitations, parce que je voulais en profiter pour m’assurer de la visibilité sur le plan international. Cela a été ma première préoccupation.

La seconde était que ces voyages constituaient une occasion pour faire du brassage avec les artistes professionnels à l’international et tisser de relations professionnelles pour ma carrière et mes projets. Pour revenir à votre question, mon dernier spectacle date de décembre 2014. J’ai été invitée pour deux concerts à Genève par l’Association Tchado-Suisse, à l’occasion de son 20ème anniversaire. Dès lors, je suis rentrée avec mon musicien au bercail, pour faire une pause auprès de ma famille. C’est aussi l’opportunité pour moi de  chercher l’inspiration, afin de préparer le 3ème album.

En collaboration avec l’Unicef, vous avez initié un concert  pour le 9 juillet prochain au Palais de 15 Janvier en vue de mobiliser de fonds pour venir en aide aux enfants démunis. Parlez-nous de ce concert…

Je suis mère et de surcroît ambassadrice locale de bonne volonté pour la FAO. Quand, j’étais à l’Ecole nationale d’Administration et de la Magistrature (Enam), le thème de mon mémoire était «le droit de l’enfant tchadien». Cet amour envers les enfants me tient à cœur depuis longtemps. Ainsi, pour concrétiser ce rêve, le 16 juin 2003 à l’occasion de la Journée de l’enfant, j’ai fait mon premier concert au Ministère des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine afin de rendre hommage aux enfants tchadiens. Donc, j’ai en quelque sorte une «vocation » pour aider les enfants démunis d’une manière générale. Nous avons tous une responsabilité envers les enfants. Nous devons aider ceux qui sont dans la rue à réintégrer la société. Car, l’enfant est le père de l’homme. C’est la raison pour laquelle le thème de mon concert est « Pour un Tchad digne de ses enfants ». Ce projet est approuvé par l’Unicef et est à but non lucratif. Il est plutôt humanitaire. Et, je continuerai à le faire puisque c’est un engagement pour moi. Une partie du fonds qui sera collecté lors du concert sera remis à l’Unicef pour la prise en charge des enfants en situation difficile

Et la destination de l’autre partie du fonds?

(Rire). Le reste du fond reviendra au comité d’organisation qui a contracté assez des dettes pour l’organisation de cette manifestation culturelle. Nous avons sollicité des sponsors qui jusqu’à la n’ont pas répondu favorablement, certainement dû à la crise économique qui affecte le pays. C’est également la raison qui explique le report du concert pour le 9 juillet, initialement prévu pour le 3 juin.

Quels sont vos projets à court terme?

Comme je vous l’avais dit, mes vacances ne sont pas destinées à me reposer, mais à réaliser un certain nombre de projets qui me tiennent à cœur. Il s’agit entre  autres, la réalisation de mon prochain album dont certains textes sont déjà écrits. D’ailleurs lors de ce concert, un titre de mon 3ème album intitulé « Samha » c’est-à-dire « belle femme » sera interprété à l’occasion. J’en profite pour vous informer que toutes mes chansons seront chantées pour rendre d’abord hommage à la femme tchadienne et aux enfants. Mon second projet à court terme est la création de ma fondation dénommée «FOMOM», fondation Mounira Mitchala. Cette fondation sera créée pour aider les groupes vulnérables précisément les femmes et enfants tchadiens.

Propos recueillis par Golbé Augustin Calas