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Fêtes de fin d’année à Ndjamena : entre friperies et couturiers, la bataille des tenues

Fêtes de fin d'année à Ndjamena : entre friperies et couturiers, la bataille des tenues 1

‎A l’approche de Noël et du Nouvel An, l’effervescence gagne la ville de N’Djamena. Dans les marchés, boutiques, friperies et ateliers de couture, l’activité bat son plein. Vêtements, chaussures, pagnes et accessoires occupent les esprits, malgré des budgets souvent serrés. Hommes, femmes et enfants tiennent à porter des habits neufs ou confortables pour marquer l’événement et célébrer dans la joie.‎

‎La présentation reste essentielle pour de nombreuses familles. La tenue symbolise la fête, la convivialité et le respect des traditions. Même en cas de moyens limités, beaucoup s’efforcent d’acheter ou de coudre au moins un vêtement neuf, surtout pour les enfants. Ce rituel vestimentaire demeure une manière de donner de l’importance aux célébrations et de renforcer le sentiment de partage. Dans les quartiers de Chagoua et Kamnda, les ateliers de couture sont pris d’assaut. Maître Ferdinand raconte qu’il travaille jour et nuit depuis le 1er décembre pour satisfaire ses clients : « Je n’ai même pas le temps de me reposer, car chacun veut sa tenue avant la fête. » Mais tous les tailleurs ne connaissent pas la même affluence. Maître Florent souligne que cette année, la clientèle est plus réduite : « Beaucoup n’ont pas d’argent et préfèrent se tourner vers les friperies. »

‎Les marchés, eux, ne désemplissent pas. Les parents parcourent les allées pour trouver des habits adaptés à leurs enfants. Germaine la trentaine profite de ses pauses au travail pour visiter les boutiques, tandis que madame Nerolel compare les prix dans différents marchés sans les acheter à cause du salaire qui tarde. Moussa Ahmat, vendeur au marché de Dembé, confirme : « Nos clients cherchent surtout des vêtements abordables pour leurs enfants. » Les choix se font en fonction du confort et du budget, dans une ambiance de recherche effrénée.

‎‎Les friperies connaissent une affluence particulière. Denemadji Judith explique : « Je n’ai pas assez d’argent pour acheter du prêt-à-porter, je préfère les friperies pour mes enfants. » Cette tendance révèle une volonté de recycler et de donner une nouvelle allure aux vêtements anciens. Entre habits cousus sur mesure et friperies revisitées, chacun trouve sa manière de célébrer. Mais au-delà des contraintes économiques, le désir de porter du neuf persiste, symbole incontournable de la fête et de la tradition.

‎.                                            Tian Fabrice, stagiaire