Dans leur traditionnel message de Noël, les évêques demandent au Président de la République d’amnistier les prisonniers “politiques” (Ndlr).
Au Peuple tchadien, les évêques du Tchad estime qu’il est temps que les efforts des citoyens soient conjoints à ceux des dirigeants pour ouvrir la voie à un avenir radieux. « Chaque Tchadienne et chaque Tchadien, chaque communauté humaine, chaque confession religieuse, doivent faire preuve de sincérité, de justice et de dépassement de soi qui conduisent à une réelle réconciliation », écrivent les évêques.
Au Président de la République, les chefs de l’église catholique demande une amnistie aux prisonniers. « Dans la dynamique de l’année jubilaire de l’espérance que célèbre actuellement l’Église catholique universelle, nous voudrions adresser une demande à votre magnanimité, en tant que Chef de l’État : d’accorder une amnistie aux prisonniers. Ce plaidoyer naît de notre souci de pasteurs envers les brebis qui vivent une situation de détresse. Vous avez, selon vos prérogatives, le pouvoir de remettre les peines aux compatriotes détenus. Ce serait un acte fort d’apaisement et de construction d’un vivre ensemble qui passe par la réconciliation de tous les Tchadiens ».
Aux Gouvernants, les évêques réitérent leur recommandation d’enclencher le processus d’une véritable réconciliation qui tienne compte de nos diversités. « Que les actions du Gouvernement soient orientées vers la recherche de l’unité et de la réconciliation par le respect de la dignité de chaque citoyen, par la garantie d’une justice équitable, par l’inclusion de tous dans la gestion de la chose publique et par l’équilibre dans les nominations aux postes de responsabilité », estime l’église au Tchad.
Aux autorités traditionnelles et coutumières, « comme garants de la cohésion de vos communautés, nous vous invitons à vous impliquer davantage dans la résolution des conflits. Travaillez à réconcilier vos compatriotes en vous servant des instruments de vos traditions et coutumes qui mettent en valeur le respect de la dignité humaine », lancent les évêques du Tchad.
Aux acteurs politiques, les clergés les appellent a mettre en œuvre des politiques concrètes qui favorisent la réconciliation ainsi que la culture de la paix et de la non-violence. « De telles politiques exigent le respect des droits de l’homme et l’égalité entre tous les citoyens et les citoyennes. De même les actions en justice doivent être menées dans le respect des droits de chaque citoyen, même du plus petit, et contribuer ainsi à reconstruire la confiance. Dans la recherche d’un débat politique pluriel, la priorité doit être donnée à la compétence de sorte que notre pays puisse compter sur des administrateurs territoriaux à la hauteur du poste qu’ils occupent », appellent-ils.
À la société civile, l’église catholique invite les leaders à écouter votre conscience avec courage, lucidité et détermination. « Travaillez à construire une société civile responsable qui n’est pas motivée par des intérêts égoïstes. Soyez de ceux qui œuvrent pour un État de droit et pour le bien commun », invite-t-elle.
À la communauté internationale, les évêques les appellent à jouer un rôle de facilitateurs neutres dans les concertations et le dialogue pour la réconciliation des citoyens tchadiens. « Sortez de votre silence pour contribuer à construire un État de droit au Tchad. Ne cautionnez pas les manœuvres politiques qui divisent les citoyens, mais écoutez la voix du peuple et recherchez son bien ».


