Premier cancer chez l’homme, le cancer de la prostate touche principalement les personnes âgées de plus de 40 ans. Selon les spécialistes, près de 66 % des hommes de plus de 60 ans pourraient en être atteints au cours de leur vie, d’où l’importance d’un dépistage précoce pour un traitement efficace.
« Ce n’est jamais une bonne nouvelle d’apprendre qu’on a un cancer. Le premier signe d’alerte, c’est que j’avais de plus en plus de mal à uriner. Mon débit urinaire diminuait et cela s’accompagnait de douleurs », confie un patient de 61 ans, rencontré au CHU La Renaissance, dans le service d’Urologie, qui a requis l’anonymat.
Depuis trois ans, il suit un traitement régulier. « Il y a des effets auxquels il faut s’habituer. Mais globalement, je trouve que ça va bien. Je n’ai pas eu à changer radicalement de mode de vie, car je ne fume pas et ne bois pas », confie-t-il avec optimisme.
Une maladie souvent silencieuse
« La prostate a cette spécificité d’être une maladie très silencieuse au départ. C’est pourquoi la prévention et la vigilance face aux facteurs de risque doivent être une règle d’or pour les personnes d’un certain âge. Certains symptômes doivent alerter : difficultés à uriner, présence de sang dans les urines ou rétention urinaire. En présence de tels signes, une consultation médicale immédiate est fortement recommandée », explique le Dr Manikasse Palouma, président de la Ligue Tchadienne contre le Cancer (LTCC). « Le tabagisme, l’alcoolisme, l’obésité, la sédentarité et les antécédents familiaux figurent parmi les principaux facteurs de risque », précise-t-il.
Le spécialiste rappelle les mesures préventives essentielles : « une alimentation équilibrée, pauvre en graisses, en sel et en sucre, associée à une activité physique régulière et à une vie sexuelle active ».
Traitement et qualité de vie sexuelle : démystification
Une crainte souvent exprimée par les patients concerne l’impact du traitement du cancer de la prostate sur la vie sexuelle. Le Dr Palouma se veut rassurant : « Le traitement du cancer de la prostate n’a pas un véritable impact sur la vie sexuelle des patients à long terme. Il peut y avoir un ralentissement de l’activité dans les premiers mois suivant l’intervention, mais si l’opération est bien réalisée, le patient retrouve rapidement ses capacités sexuelles », explique-t-il.
“Novembre Bleu” : une sensibilisation qui doit durer toute l’année
Comme pour toutes les pathologies, le dépistage reste le maître mot dans la lutte contre le cancer de la prostate. Un dépistage précoce est essentiel pour un traitement efficace et une meilleure survie.
Novembre est le mois consacré à la lutte contre les cancers masculins, d’où l’appellation « Novembre Bleu ». Durant cette période, les hommes de 60 ans et plus sont particulièrement ciblés par des actions de sensibilisation et de dépistage.
Cependant, le Dr Manikassé Palouma insiste sur la nécessité d’une prise de conscience continue : « Novembre Bleu est l’occasion d’attirer l’attention du public sur l’importance de la prévention. Mais celle-ci ne doit pas se limiter à un seul mois : Novembre Bleu doit inspirer une prise de conscience
Kedaï Edith


