Le secrétaire général du Parti socialiste sans frontières (Psf), Robert Gam, et le coordonnateur France-Europe du même parti, Allifa Younouss Mahamat, ont animé conjointement une conférence de presse à Paris le 19 septembre 2025. Cette conférence de presse portait sur la situation actuelle du parti et la situation politique au Tchad.
Les événements tragiques du 28 février 2024, qui ont conduit à l’assassinat de Yaya Dillo Djérou, ainsi que les conditions de l’arrestation du secrétaire général du Parti socialiste sans frontière et l’exigence de vérité et de justice, ont été abordés lors de cette conférence de presse. « Le 28 février 2024 restera à jamais gravé dans l’histoire de notre pays. Ce jour-là, le Tchad a perdu l’un de ses plus illustres fils, le Président Yaya Dillo Djérou, lâchement assassiné. Cet acte ignoble, qui a bouleversé la conscience nationale et internationale, appelle des explications claires et une exigence de justice », a déclaré le coordonnateur France-Europe du PSF, Allifa Younouss Mahamat.
Pour lui, la coordination France-Europe a la chance d’accueillir le secrétaire général du Parti, Gam Robert, qui séjourne à Paris pour des raisons médicales.
« Cette conférence de presse est l’occasion pour lui de partager son témoignage sur les événements tragiques et son arrestation par les services de renseignement. C’est un moment de vérité et de transparence », fait savoir Allifa Younouss Mahamat.
D’après le secrétaire général du Parti, Gam Robert, l’engagement politique du président Yaya Dillo Djérou Betchi, en qualité d’opposant au régime en place au Tchad, a été très tôt considéré comme un affront par les tenants du pouvoir.
Selon lui, après des tentatives infructueuses pour le faire renoncer à ses convictions profondes en faveur d’un Tchad de justice et d’opportunités pour tous les Tchadiens, un plan machiavélique a été mis en place pour le discréditer et lui nuire. « Le 28 février 2021, sous le prétexte fallacieux d’un mandat d’amener sans fondement, la garde présidentielle du président Deby, équipée de chars de combat et de blindés, a lancé un assaut sur le domicile de feu Yaya Dillo Djérou Betchi. Au cours de cette attaque honteuse et barbare, la mère biologique de Yaya Dillo ainsi que d’autres membres de la famille ont malheureusement perdu la vie », a-t-il rappelé.
Trois années après cet épisode tragique et honteux, poursuit-il, un autre scenario sera monté de toutes pièces par les plus hautes autorités militaires pour réaliser ce dessein funeste, celui d’assassiner un opposant gênant et potentiel candidat aux élections présidentielles, du 6 Mai 2024. « Ce plan machiavélique a commencé le 27 février 2024 à 20h lorsque notre Camarade Secrétaire National Adjoint chargé des Finances a été grièvement Blessé à l’arme à feu par une milice de l’Anse. Dans la foulée le Ministère de la Communication du Tchad avait fait un Communiqué que les locaux de l’Anse auraient été attaqués par le président Yaya Dillo et ses militants alors qu’il se trouvait au siège de son parti à Klemat », raconte-t-il. « C’est ce qui justifiait le quadrillage du siège du par tu très tôt le matin du 28 février 2024 par les éléments de la garde présidentielle et biens d’autres unités d’élites, munis d’armes de tous calibres, chars combat, blindés, lance-roquettes. Au cours de cette Attaque sauvage, digne de terroriste, quelques militants du parti se trouvant au siège ont été grièvement blessés et d’autres arrêtés puis déportés illégalement dans la pire prison du pays à koro toro. Et il sera annoncé la mort du camarade Président Yaya Dillo, exécuté d’une balle dans sa tête », relate Gam Robert avant d’indiqué que, comme cela ne suffisait pas, le siège du parti sera réduit en cendre à l’aide Des armes lourdes et des bulldozers.
Pour le secrétaire général du Parti socialiste sans frontières, à tous ces ingrédients d’une dérive autoritaire et dictatoriale déjà réunis, s’ajoute la détention de Succès Masra ainsi que la décision de déchoir Charfadine Galmaye Saleh et Makaila Guebla de leur nationalité, puisque au Tchad, « le droit reste suspendu à la volonté du pouvoir militaire « .
S’agissant de son enlèvement par les agents de l’ANSE le 20 septembre 2024, Gam Robert déclare que la lutte continue. « Dans cette période douloureuse de la lutte pour la justice et l’égalité, nous ne devons pas céder à la lâcheté et à la résignation. Nous devons plutôt démontrer au pouvoir en place que nous allons honorer la mémoire de nos camarades morts pour la justice. L’avenir et la dignité du peuple tchadien en dépendent », conclut-il.
Lobey Bab Sidick