Par un point de presse fait le 9 juillet 2025 à la maison des médias du Tchad, la présidente de la mutuelle pour le développement économique et social de la femme tchadienne (Mudosoft), Tonguebmbaye Madjid Eunice plaide pour l’accès du citoyen à l’information publique et recommande au gouvernement d’initier une loi sur l’accès à information publique.
C’est dans le cadre du Projet citoyenneté active et gouvernance ouverte au Tchad (Cagot) initiée par la mutuelle pour le développement économique et social de la femme tchadienne (Mudesoft), que se tient ce point de presse relatif à l’accès à l’information publique pour tous les citoyens et la nécessité de publier régulièrement les rapports financiers de la Cour des comptes. Selon la présidente de la Mudosoft, Tonguebmbay Madjibmbaye Eunice, l’objectif est de renforcer la transparence dans la gestion publique et à encourager la participation citoyenne à travers un meilleur suivi de l’action des institutions de contrôle.
Pour elle, la bonne gouvernance dont la transparence est un pilier essentiel, est de plus en plus reconnue comme un facteur clé d’amélioration des résultats économiques et sociaux. « La transparence désigne la capacité des citoyens à accéder facilement à des informations claires, fiables et complètes sur les politiques budgétaires et fiscales de l’État », indique-t-elle. Elle ajoute qu’elle favorise la compréhension des décisions gouvernementales, renforce la confiance entre les citoyens et les autorités, et s’exprime notamment par des mesures comme le droit d’accès aux documents publics ou la publication des données budgétaires.
Pour elle, le budget, en tant qu’instrument opérationnel central, doit ainsi être transparent, accessible et compréhensible. « Face à des attentes citoyennes croissantes et à des contraintes budgétaires, le Tchad, comme d’autres pays, s’est engagé dans une réforme de l’administration publique, avec trois objectifs : améliorer la qualité des services, renforcer la reddition des comptes, et optimiser les ressources », souligne -t-elle.
Cette réforme, poursuit-elle repose sur une gestion axée sur les résultats, via l’adoption du budget-programme, qui remplace la logique traditionnelle de budgétisation par une approche fondée sur des objectifs précis.
Elle rappelle qu’en 2014, le Tchad a adopté une loi instaurant un Code de transparence et de bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques, visant notamment à garantir l’information du public sur les documents budgétaires et à encourager la participation de la société civile au débat sur la gestion des ressources.
Tonguebmbay Madjid Eunice, regrette que, malgré ce cadre juridique ambitieux, les résultats restent décevants. « Selon les enquêtes de l’International Budget Partnership, le Tchad demeure en queue de classement mondial en matière de transparence budgétaire, malgré les efforts du ministère concerné », précise-t-elle.
D’après elle, bien que, l’adoption de la loi sur la transparence et la bonne gouvernance des finances publiques, l’accès du public à l’information reste très limité. Face à ce constat, le Mudosoft recommande au gouvernement d’initier une loi sur l’accès à information publique et donc à l’information budgétaire afin de promouvoir la transparence et la bonne gouvernance au Tchad car les décisions budgétaires du gouvernement ont un impact majeur sur la société. « Lorsqu’il y a transparence et participation citoyenne, les fonds publics sont mieux utilisés au service de l’intérêt général », conclut-elle.
Lobey Bab Sidick