La 59ème réunion du Comité consultatif des Nations-Unies chargée des questions de sécurité en Afrique Centrale (UNSAC) s’est achevée hier jeudi 29 mai, dans la capitale tchadienne .Au menu des débats des experts réunis a N’Djamena dans le cadre de cette 59eme session de l’Unsac : Transitions politiques, tensions sécuritaires et craintes humanitaires.
A l’issue de la phase protocolaire, la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), a fait lecture de sa revue géopolitique et sécuritaire en Afrique centrale. Elle a fait observer que la « situation politico-sécuritaire régionale [est] assez stable, bien que préoccupante dans une certaine mesure ». De plus, elle a alerté sur les « foyers d’insécurité […] dans la région du fait de la persistance de l’activisme des organisations terroristes, des groupes armés et des mouvements terroristes ».
Sur le plan politique et démocratique, la CEEAC s’est réjouit de « la réussite des processus de transition au Gabon et au Tchad », estimant qu’ils constituent « une matérialisation de la coopération entre les instances de la Communauté et les Etats membres ». Les délégations du Gabon et du Tchad ont fourni des informations complémentaires sur cette question et sur l’environnement socio-politique et sécuritaire dans leurs pays respectifs. Tous les autres Etats membres du Comité en ont fait de même.
Dans ce registre, les participants ont suivi avec préoccupation l’exposé de la République démocratique du Congo (RDC). Elle a mis en relief la dégradation de la situation dans l’Est depuis la dernière session de l’UNSAC, soulignant l’ampleur de plus en plus profonde de la crise ambiante , aggravée par l’agression de groupes armés coalisés et l’occupation de vastes zones du territoire national. Les déplacements massifs des populations et les violations flagrantes des droits de l’homme, y compris une augmentation des cas de viols et de tortures, constituent l’un des fardeaux les plus lourds pour le pays et ses voisins, qui subissent l’effet de l’évolution alarmante de la situation humanitaire. ONU femmes a rappelé, à ce sujet, que les premières victimes des conflits armés et des activités des groupes terroristes sont les femmes.
Près de 13 millions de personnes sujettes à des déplacements forcés…
Selon le Haut commissariat pour les réfugies (HCR), l’Afrique centrale compte près de 13 millions de personnes sujettes à des déplacements forcés, dont 9 650 888 personnes déplacées internes, 2 724 210 réfugiés et demandeurs d’asile, ainsi que 338 393 personnes dans une situation indéterminée. Parmi les pays les plus touchés, il y a le Tchad. Le nombre de réfugiés y a considérablement augmenté au cours des deux dernières années avec l’afflux des déplacés soudanais. Plus d’un million de personnes sont ainsi entrées dans le territoire. « Notre situation humanitaire est tributaire de la situation sécuritaire et politique soudanaise », a tenu à rappeler Magatte Guisse, représentant de HCR au Tchad.
La réunion des experts a pris fin avec l’examen du rapport de la 59e réunion du Comité et de l’agenda de la session ministérielle qui a eu lieu ce 30 mai . Celle-ci s’est tenu en présence des ministres en charge des Affaires étrangères et Chefs de délégations des onze pays membres ainsi que de hauts fonctionnaires du système des Nations Unies, dont le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique centrale et Chef de l’UNOCA, Abdou Abarry, arrivé à N’Djamena le 28 mai pour la circonstance.
Pour les 6 prochains mois, la présidence du Comité consultatif des Nations-Unies chargée des questions de sécurité en Afrique Centrale , sera assurée par le Tchad qui succède a la République Centrafricaine.
Kedaï Edith