Malgré les patrouilles régulières des forces de l’ordre et de sécurité, l’insécurité reste un problème récurrent dans certains quartiers périurbains de N’Djaména. Une situation préoccupante qui a poussé les jeunes habitants à créer des comités de veille pour tenter de rétablir un semblant de sécurité.
Dans les quartiers périphériques tels qu’Ambatta, Boutalbagar, Digo, Kilwiti, Djinio, et bien d’autres du 7ème arrondissement, l’insécurité est omniprésente. Les couteaux, les machettes, les lance-pierres et autres armes sont souvent visibles, portés ou brandis par certains jeunes, faisant désormais partie de leur accoutrement. Les dégâts sont quotidiens, particulièrement les samedis et dimanches, lors des paris-ventes communément appelés « actions » ou encore « jours de dégâts » par certains habitants. « Nous ne nous réveillons jamais sans une mauvaise nouvelle », confie un chef de carré.
Les habitants de ces quartiers sont confrontés chaque matin à des scènes de violence : assassinats au couteau, braquages et agressions se répètent inlassablement. « Le cas le plus récent remonte au 2 février 2025, avec l’assassinat d’un jeune de 18 ans poignardé », rapporte Malick, secrétaire du chef de carré n°28 d’Ambatta.
Ces quartiers, souvent qualifiés de « quartiers voyous » par certains, sont plongés dans un climat de peur et de désolation. « Notre quartier est pire qu’une jungle. Chaque matin, nous apprenons qu’un tel a été assassiné, qu’un autre a été victime de vol ou d’agression », déplore Malick.
Un comité de veille pour alerter les forces de l’ordre
Face à cette insécurité persistante, les jeunes du quartier, en accord avec les chefs de carrés, ont décidé de mettre en place un comité de veille. « Compte tenu de la situation récurrente dans notre quartier, nous avons créé un comité pour alerter les forces de l’ordre en temps réel », explique Kemba Moïse, secrétaire de l’association des jeunes d’Ambatta.
Selon lui, des individus venus d’autres quartiers commettent des forfaits avant de repartir librement. Il souligne également que les étudiants sont souvent agressés tôt le matin lorsqu’ils se rendent à leurs cours. Le comité a déjà introduit une demande d’autorisation auprès des autorités pour officialiser son action.
Kemba Moïse précise que le rôle du comité de veille consiste à patrouiller aux alentours des lieux de paris-ventes et à alerter les forces de l’ordre en cas de troubles. Il plaide également pour l’installation d’un poste de police ou de gendarmerie dans le quartier afin de renforcer la sécurité.
Les responsables en charge de la sécurité sont interpellés pour redoubler d’efforts et accroître leur présence dans ces quartiers périurbains de la capitale, qui restent des foyers d’insécurité. La situation exige une réponse urgente et coordonnée pour rétablir la paix et la sécurité dans ces zones souvent délaissées.
Lobey Bab Sidick