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76 agents de la Coop-garde licenciés occupent les locaux de l’entreprise

76 agents de la Coop-garde licenciés occupent les locaux de l’entreprise 1

76 agents de la Coop-garde licenciés occupent les locaux de l’entreprise

Ce jeudi 12 octobre 2017, alors que quelques agents de la compagnie de gardiennage (cop-garde) organisent un sit-in devant la direction de ladite société pour réclamer leurs droits sociaux et leur salaire du mois septembre après être licenciés, les  policiers du commissariat du 3eme arrondissement les ont asphyxiés de lacrymogènes, puis arrêté avant de les libérer.

Les faits remontent au mardi 04 octobre 2017. Selon Béramgoto Emmanuel, l’un des salariés licenciés, la société cop-garde a perdu le site de Djarmaya au profit de scorpion mais n’a pas signifié cela à ses salariés sur le site. Curieusement, le mardi 04 octobre dernier, alors qu’ils étaient en faction, ces salariés ont reçu de lettres de licenciement. Mécontents de ce licenciement sans préavis, ils sont descendus le vendredi dernier à la direction pour demander à leur employeur le salaire du mois de septembre ainsi que les droits sociaux mais en vain. « Nous sommes ici depuis le samedi dernier pour revendiquer nos droits sociaux et notre salaire mais ni le Directeur général ni le Directeur administratif financier ne s’est présenté », précise Béramgoto Emmanuel. « Depuis tout ce temps, c’est seulement hier que le pointeur  et un assistant du chef du personnel sont venus à la direction pour nous faire comprendre qu’il n’y a pas d’argent », ajoute Idriss Dodi, un autre agent de prévention de la sécurité, licencié lui aussi.

 Pour lui, c’est le fait que les responsables refusent de se présenter au bureau depuis tout ce temps qui les a poussé à enfermer ces deux responsables. « Nous voulons qu’ils ressentent la même souffrance que nous», complète-t-il.  C’est ce geste qui est la goûte d’eau qui a fait déborder la vase. « Quelques minutes après, la police du 3eme arrondissement nous a arrosé de bombes lacrymogènes avant de nous arrêter. Nous avons été libéré ensuite », témoigne un autre. Nos tentatives de joindre les responsables de la Coop-garde sont restées vaines.

Malgré la menace des forces de l’ordre qui les ont recommandés de libérer la direction, ces agents se disent déterminés à passer des nuits sur place. « Beaucoup d’entre nous n’ont pas des parents ici et nous avons laissé nos familles à Djarmaya pour venir donc nous sommes obligés de dormir ici à la direction », explique un autre.

A travers un communiqué de presse, le syndicat national  des gardiens du Tchad se dit indigné de la répression de ces agents par les forces de l’ordre mais aussi par leur licenciement sans mesures d’accompagnement. Il demande à la direction de cop-garde de payer sans condition les arriérés de salaire avant le 20 octobre et appelle le gouvernement à jeter un regard sur la gestion des sociétés de gardiennage.

Stanyslas Asnan