Environnement

Cop28 : l’oryx algazelle, autrefois « Éteint à l’état sauvage », est désormais de retour dans la nature au Tchad

Cop28 : l'oryx algazelle, autrefois "Éteint à l'état sauvage", est désormais de retour dans la nature au Tchad 1

Neuf ans après le début du projet de réintroduction d’espèces le plus ambitieux au monde, l’oryx algazelle, autrefois « Éteint à l’état sauvage », est désormais de retour dans la nature au Tchad. Actuellement, une population  de 600 oryx algazelle prospère  à l’état sauvage, grâce à un effort novateur mené par les gouvernements d’Abu Dhabi et du Tchad, en partenariat avec des organisations internationales de premier plan.

Cette réévaluation témoigne de l’impact positif du projet de réintroduction le plus ambitieux au monde, le projet  de réintroduction de l’oryx algazelle au Tchad . Initiée en 2014 sous la direction de Son Altesse Sheikh Hamdan bin Zayed Al Nahyan, président du conseil d’administration de l’agence pour l’environnement d’Abu Dhabi (Ead) , et inspiré par l’héritage de feu Sheikh Zayed bin Sultan Al Nahyan, le fondateur des Émirats Arabes Unis, le projet de réintroduction de l’oryx algazelle au Tchad a pour objectif de,  rétablir une population saine et autonome dans son habitat naturel historique, au sein de la réserve de faune de Ouadi Rimé – Ouadi Achim au Tchad. Depuis 2016, Ead a transféré avec succès 285 oryx algazelle dans la nature au Tchad, avec une population avoisinant à ce jour 600 individus, dépassant l’objectif initial de 500. Avant leur réintroduction, il ne restait plus aucun oryx sauvage dans la nature. Cette augmentation du nombre d’oryx et la gestion globale de l’espèce dans la réserve ont permis à celle-ci d’être réévaluée à un statut moins menacé sur la liste rouge de l’Uicn . Cependant, bien que le statut de l’espèce se soit amélioré, certaines menaces subsistent et des efforts de conservation importants sont encore nécessaires pour assurer la survie à long terme de l’oryx à l’état sauvage.

L’oryx algazelle est une espèce phare pour tout l’écosystème de la zone. Sa restauration et la protection de son environnement ont d’immenses retombées positives pour d’autres espèces, comme les autres gazelles, les carnivores, les outardes et les vautours.  Ead a créé un centre d’élevage en captivité de pointe pour la conservation des espèces menacées au sein de sa structure de conservation de la faune et de la flore sauvages de Deleika à Abu Dhabi. Au fil des ans, en collaboration avec ses partenaires, l’agence pour l’environnement d’Abu Dhabi  a sélectionné et conservé un « troupeau mondial » d’oryx algazelle, génétiquement diversifié, qui est au cœur des lâchers successifs au Tchad. « La réévaluation de l’oryx algazelle est une étape très importante en matière de conservation, mais elle ne marque pas la fin de nos efforts. Nous espérons que le succès de ce programme incitera d’autres partenaires à se manifester et à soutenir davantage la restauration de l’oryx algazelle, d’autant que le projet a également bénéficié à la communauté, via la montée en compétences, la sensibilisation et l’emploi des populations locales.Une des autres preuves du succès du projet est que nous avons désormais dans la réserve une troisième génération d’oryx qui mettent bas. Depuis le lancement du projet, 510 oryx algazelle et 103 veaux addax sont nés dans la nature au Tchad », a déclaré Dr. Shaikha Salem Al Dhaheri, secrétaire générale d’Ead à cette occasion.

Pour le  Ministre de l’Environnement, de la Pêche et du Développement durable du Tchad,  Mahamat Abdelkerim Hanno, c’est un moment historique pour l’oryx algazelle, pour la Réserve de faune de Ouadi Rimé – Ouadi Achim, mais aussi pour le Tchad. « Après plus de trois décennies d’absence, le retour de l’oryx au Tchad témoigne de l’engagement du Gouvernement, mais aussi du peuple tchadien, en faveur de la conservation de la biodiversité. C’est notre responsabilité, avec les communautés locales, d’assurer la protection des espèces, mais aussi de leur habitat, afin de redonner sa place à la faune. La protection de l’environnement et de la faune doit être une préoccupation et une priorité pour nous tous et non seulement d’un groupe de personnes », a-t-il souligné.

En ce période critique pour notre planète, la réévaluation du statut de l’oryx algazelle témoigne de la collaboration et des aspirations de toutes les parties prenantes à restaurer la nature à grande échelle, a fait savoir Tim Woodfine, Directeur Général de Sahara Conservation. Pour lui, le reclassement de l’oryx marque une étape importante dans l’un des programmes de conservation les plus ambitieux jamais entrepris et contribue à placer le Sahara et le Sahel de manière plus définitive sur la carte mondiale de la conservation. « La réintroduction réussie de l’oryx algazelle ouvre la voie à la restauration d’autres espèces en danger critique d’extinction, comme l’addax et la gazelle dama, qui bénéficient déjà des efforts de conservation déployés au Tchad. Ce résultat fantastique nous rappelle que les efforts doivent se poursuivre pour assurer la survie à long terme de ce qui est encore une espèce menacée, assurant aux partenaires et aux donateurs que nous sommes sur la bonne voie », indique le Directeur Général de Sahara Conservation .