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Construire en matériels durables reste un rêve pour les tchadiens

Construire en matériels durables reste un rêve pour les tchadiens 1

Au Tchad, les prix des matériels de construction change du jour au lendemain. Une situation qui rend sceptique le besoin d’obtenir une habitation de qualité.

Autrefois vendue à 3.500 f, une feuille de tôle ‘’made in Tchad” coûte actuellement 5.000 francs chez les détaillants soit une augmentation de 1.500f. Celle de six mètres coûte 15.000 francs chez les grossistes. Et la tôle en provenance de Dubaï passent de 2 500 francs à 4 000 f Soit une augmentation de 1 500 f.

Entre les deux, la tôle « made in Tchad », coûte  plus  chère  et est  introuvable dans les points de vente, c’est ainsi que les  feuilles de tôle venant  de l’étranger surtout de   Dubaï est devenue  le premier choix pour beaucoup de personnes. «J’ai dû arrêter mon chantier depuis deux ans à cause de la surenchère de matériels de construction. J’ai attendu en vain que ça baisse , mais hélas  les prix ne font que grimper», témoigne Séraphin Madjigoto, devant  la quincaillerie « Boulama » du quartier Dineo.

« Je suis venu dans le but d’acheter les matériaux locaux.  Arrivé ici,  les prix m’ont  fait changer d’avis. Nous ne pouvons pas nous engager pour quelques choses  dont le prix dépasse notre budget», se désole Mahamat Yousouf.

Des chantiers sont en stand-by, a cause de la hausse de prix exorbitante des matériels de construction.« Là où vous voyez, c’était  la  fondation d’un bâtiment que nous avons voulu en faire une habitation durable, vue que tous les matériaux  sont devenus chères, nous avons arrêté le chantier », témoigne Geoffrey.

« Non seulement la tôle “made in Tchad ” n’est pas accessible, en plus  il ne s’achète pas vite   à cause  de sa surenchère. C’est pourquoi vous ne voyez que les feuilles de tôle venue d’ailleurs», a expliqué Hissein Ahamat devant son établissement de vente de matériel de construction.

Cette  situation semble être aussi entretenue par les grossistes, qui fixent les prix comme bon  leurs sembles . « Même à l’usine, nous devrions passer par les grossistes et eux à leurs niveaux veulent également un petit pourcentage. Ce sont ces conditions qui rendent très chère et  difficile l’accès au tôle tchadiens», se justifie l’un des fournisseurs, Adah Brahim

Dans ce lot de surenchère de matériels de construction, il y a le fer à béton, le gravier, le sable, les planches  et le ciment qui ont vu également leurs prix augmenter de presque 40%.  Le ciment “made in Tchad ” se vend, entre 8000 et 10000 francs, sur le marché alors que le prix a l’usine est de 5000 francs, pour le ciment de Baoré et 6000 francs pour celui de Lamadji.

Pour Anadif Adef, le  prix du ciment actuellement n’est pas à regretter seulement qu’il y a manque d’argent. «  acheter le ciment  à 8.000f n’est pas mauvais en soi . Seulement il faut qu’on nous donne de bonne raison qui ont provoqué cette augmentation. Parce que on le sait tous,   les détenteurs des quincailleries profitent du besoin des concitoyens d’avoir un logement décent pour s’enrichir », se désole-t-il.

La politique de l’habitat doit préoccuper, au plus niveau, les autorités de la transition car, elle relève du social du moment qu’elle vise l’amélioration des conditions de vie des Tchadiens.

Faire baisser le prix des matériaux de construction sur le marché, encourager les fonctionnaires à accéder au crédit bancaire pour des investissements dans l’habitat, réguler l’attribution des terrains en zone urbains, sont aussi des priorités que  le gouvernement de transition doit  prendre à bras le corps.

                                 Nguelsou Balgamma