Politique

Le livre blanc pour un Tchad nouveau

Le livre blanc pour un Tchad nouveau 1

Tel est le titre d’un essai de plus de 200 pages, commis par la plateforme de concertation de la diaspora en guise de contribution pour remettre le pays sur les rails. Il sera présenté ce jeudi 4 août au Cefod.

C’est un livre blanc qui comporte 101 propositions élaborés par les membres de la plateforme de la diaspora pour « une paix définitive ». Il est préfacé par Raymond Ayivi le porte-parole de la dynamique unitaire panafricaine qui regroupe la diaspora d’une trentaine de pays. Le togolais qui note que « ce livre blanc est un véritable vivier de savoir puisqu’il compte plus d’une centaine de propositions sur le vivre ensemble, la bonne gouvernance, la citoyenneté, la justice, la famille, la liberté de conscience, la forme de l’Etat, le projet de refondation, la vision 2050… un véritable socle de discussion pour forger un destin futur » et éviter au Tchad de tomber dans le piège de la succession dynastique comme au Togo et au Gabon et au Tchad. Et peut-être bientôt au Cameroun.
Le premier chapitre de l’ouvrage intitulé « Du dialogue national inclusif » recense ce qu’il faut faire pour réussir le dialogue national. Pour ce faire, il faut « co-définir le mandat du dialogue national, définir au préalable des objectifs et résultats attendus, adopter des principes directeurs du dialogue parmi lesquels l’inclusion et l’appropriation conjointe, avoir une juste représentation, convenir préalablement du mandat et du format du dialogue, adopter des décisions par consensus, mettre en place un mécanisme de suivi indépendant de mise en œuvre des résolutions ».
Le deuxième chapitre intitulé « De la lutte citoyenne pour un Tchad nouveau » revient sur les tueries qui ont marqué l’histoire politique du pays. La diaspora propose entre autres l’exécution des décisions de justice en faveur des victimes du régime Habré et « demander le retour sur la terre de Toumaï, la dépouille de Hissein Habré ». Par extension, elle propose que justice soit rendue à toutes les victimes des répressions de depuis 1996 et supprimer la date du 1er décembre de la liste des jours fériés et « débaptiser tous les lieux publics portant le nom d’Idriss Déby Itno ».
L’ouvrage s’étend au fil des pages sur des sujets allant de la réforme du système judiciaire, des services de sécurité, le vivre ensemble, la laïcité, la citoyenneté, l’instauration du service militaire, la reconnaissance du droit des populations sur leurs terres « y compris le droit à leurs autorités traditionnelles de régler certaines dimensions de la vie communautaire et reconnaître les droits des populations autochtones ».

La proposition 43 demande d’« inscrire dans la Constitution l’interdiction formelle au président de la République de créer une garde présidentielle sous quelque prétexte et forme que ce soit ».

Le devoir de résister

Sur l’organisation de la vie politique future, le livre blanc suggère de « regrouper les partis politique par famille d’idéologies politiques et dissoudre les partis politiques qui ne respectent plus les conditions fixées par la loi ». La diaspora propose que le Tchad devienne un Etat fédéral avec un régime parlementaire. Que plus jamais sous aucun prétexte, le compteur du nombre des mandats ne soit remis à zéro.
La diaspora qui demande à être considérée comme une province à part entière propose que la prospective, la reddition des comptes, la transparence soient écrites dans la future Constitution et que les questions de développement à moyen et long terme soient confiées au Conseil économique, social et environnemental.
Enfin, l’ultime proposition du livre blanc est un appel à résister si le pouvoir ne revoit pas les conditions d’organisation du Dnis. « L’ultime solution : résister », conclut l’essai. « Le Tchad est-il prisonnier d’un cycle politique de dictature – violence-transition politique – dialogue national ? » Non répondent les auteurs qui appellent le peuple à « résister à l’offre machiavélique et aux manœuvres pour un dialogue au rabais, résister aux démons du passé, et préparer la grande résistance nationale pour imposer la souveraineté ».
« Dès cet instant, la plateforme de la diaspora appelle les forces vives à démarrer la sensibilisation de toutes les couches de la population. Elle se tient disposer et convenir sur les axes stratégiques pour la mise en œuvre de cette vision. Pour sa part, elle s’organise pour faire face à toutes les situations possibles. Elle garantit son appui indéfectible aux forces vives de l’intérieur », conclut le livre-blanc.

MN